Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le réseau routier de Annaba fort de 660 km, dont 131 de routes nationales, 295 de chemins de wilaya et 234 de chemins communaux, n'est pas à vrai dire en très bon état malgré les différents projets de réhabilitation, de confortement ou de réfection. En effet, si, en plein centre-ville, l'état de ce réseau est assez bon et permet une circulation des plus normales, les voies situées dans les quartiers populaires sont dans un piteux état et donnent lieu souvent à des encombrements et parfois à des accidents.Les cités la Colonne, Safsaf, Auzas, les Lauriers-roses et place d'Armes illustrent bien cette situation et témoignent d'une négligence, voire d'un abandon, de la part de ceux qui président aux destinées de la ville.A la Colonne, les voies étroites qui ne concèdent le passage à sens unique qu'à un seul véhicule à la fois, regorgent de nids-de-poule, de crevasses ou de cratères béants que certains usagers colmatent et comblent parfois avec du gravier. Mais dès que des voitures empruntent ces ruelles, le gravier est soulevé et projeté de part et d'autre si bien qu'en plus du trou béant, les riverains se plaignent de la poussière et des gravillons qui s'incrustent partout.Des travaux ont bien été lancés pour réhabiliter certaines de ces voies urbaines mais ceux-ci ont pris beaucoup de temps et les entreprises ont livré ces projets avec une qualité de réalisation très médiocre. Aux premières pluies, les revêtements superficiels effectués par des ouvriers non qualifiés et avec un bitume de mauvaise qualité se sont détachés et les rues se sont retrouvées inondées, avec en plus l'apparition de nouvelles crevasses. En somme, des millions de dinars dépensés pour rien. Et avec un résultat pire que dans la situation précédente. Les citoyens, contents les premiers jours, ont pesté contre les responsables des travaux publics, soupçonnant quelques combines faites à leur détriment. Un autre problème de travaux dont les imperfections sont visibles à l'œil nu et qui ont causé bien des dégâts : le bitumage qui se fait sans respect aucun des normes admises. Le compactage et le damage des voies à bitumer ne se font pas selon les techniques et les méthodes usitées si bien qu'après les revêtements et au passage des véhicules, des affaissements ont lieu et se transforment quelque temps après en crevasses qu'il faudra à chaque fois combler.De plus, les revêtements effectués ne prennent pas en compte les avaloirs et les bouches d'égout qui se trouvent ainsi en dessous du niveau de la voie de circulation, devenant ainsi des trous en plein milieu de la chaussée. Du côté de la cité Safsaf, les travaux effectués récemment ont laissé quelques séquelles malgré les revêtements faits à la hâte suite aux injonctions de la wilaya. Ainsi, l'automobiliste qui croit circuler sur une voie plane et bien goudronnée tombe parfois dans une crevasse qui se forme juste à son passage, comme cela a été le cas il y a près d'une année du côté du centre de santé, en plein centre-ville. C'est arrivé vers 7h45 lorsqu'un conducteur a vu la chaussée se dérober sous son véhicule et s'est retrouvé prisonnier, lui et sa famille, à bord du véhicule pendant près d'une demi-heure avant d'être dégagé par les éléments de la Protection civile. Il s'agissait d'un affaissement de la chaussée dû à un mauvais compactage effectué après les travaux de réparation d'une conduite d'eau. A l'intérieur des quartiers populeux de cette grande cité de la ville de Annaba, les voies se dégradent de jour en jour. «C'est la boue et les flaques d'eau en hiver, la poussière et les mauvaises odeurs en été. Nous nous sommes plaints à maintes reprises auprès du maire, on a juste refait les trottoirs mais à l'intérieur, la situation n'a pas changé», nous dit un habitant. A la cité Oued Forcha dont les voies dissuadaient les plus hardis des conducteurs, la situation s'est améliorée et les rues étroites ont été goudronnées, bien sûr, avec les mêmes imperfections qu'ailleurs. Cela tiendra pendant un certain temps puis tout redeviendra comme avant.La route menant vers Seraïdi, (à une quinzaine de kilomètres de Annaba), village juché sur l'Edough qui culmine à 850 m d'altitude, sinueuse et étroite, longeant des ravins, est fréquentée chaque jour par des centaines de véhicules circulant dans les deux sens. Cette route en très mauvais état est à l'origine de plusieurs accidents mortels ces dernières années. Pourtant, à ce jour, excepté quelques rafistolages et quelques travaux sans réel impact sur la situation, cette route est restée telle quelle et aucun projet d'envergure n'a été envisagé. Par endroits, si un conducteur de véhicule léger croise un camion de gros tonnage, il doit s'arrêter ou faire marche arrière pour laisser passer le poids lourd.Pourtant, à elle seule, la petite ville de Seraïdi peut relancer le tourisme dans la région. Son air pur, ses forêts denses et ses plages en contrebas sont des atouts qui pourraient drainer des milliers de touristes si la route, au moins, était réhabilitée.Comme projet à Annaba, à part le tronçon de l'autoroute Est-Ouest ou le dédoublement de la voie ferrée Ramdane Djamel-Annaba, il n'y a que celui du tramway que tout le monde attend avec impatience. Ce projet traîne depuis 2006 et les travaux concernant ce moyen de transport dont la mise en service était prévue en 2010 n'ont pas encore été lancés. Après 18 mois d'étude confiée au bureau Semaly (Lyon) et Transurb-Technirail (Bruxelles) pour un montant de 23 360 000 DA, le dossier avait, enfin, été transmis au ministère des Transports qui devait donner son avis pour décider de l'exécution de ce projet. Le tracé retenu prévoyait 3 corridors, de la cité Kouba au centre-ville, un autre au nord et le dernier du sud de la localité d'El Bouni vers le chef-lieu de la wilaya en passant par le pôle universitaire, Sidi Achour, la plaine ouest et le cours de la Révolution. A ce jour, point de tramway à l'horizon, pas même le bruit d'une pioche ou d'une pelle qui annoncerait le lancement des travaux de réalisation et rien n'indique que ce sera pour bientôt.