«Avant d'évoquer l'intervention de certains pays qui s'intéressent à la région, il est plus opportun de parler des efforts consentis par les pays du Sahel, eux-mêmes, pour prendre en main leur destin», a-t-il affirmé, en marge des travaux du Forum sur la pensée arabe. Pour ce faire, le ministre a rappelé «les efforts déployés par l'Algérie depuis des mois» au Sahel, assurant qu' «aujourd'hui, la région détient des mécanismes et des potentialités qui sont utilisés pour la maîtrise de la situation et l'éradication du terrorisme». Cette déclaration constitue à bien des égards une réponse implicite de l'Algérie à l'égard de l'ingérence étrangère dans le Sahel, sous couvert de lutte contre le terrorisme, dont l'une des manifestations a été la réunion tenue à Bamako sous l'égide du G8, et à laquelle a participé l'Algérie. L'Algérie, a pour toute réponse à cette question de M. Medelci, signifié, lors d'un entretien radiophonique, que la solution à l'insécurité dans le Sahel, «ce sont les pays du Sahel qui doivent l'apporter», en précisant que «l'Algérie n'a jamais dit que les pays qui ne font pas partie de cette zone n'étaient pas concernés. Si ces pays peuvent apporter leur aide, ils sont les bienvenus, mais ils ne peuvent venir s'implanter chez nous pour apporter la solution», a-t-il prévenu. Si elle s'est considérée non concernée par cette rencontre, la raison principale en est, que non seulement l'Algérie refuse toute ingérence étrangère dans la région, mais aussi, qu'elle croit réellement à la fiabilité des mécanismes mis en place, dont le commandement conjoint entre quatre pays de la région, pour la prise en charge du phénomène du terrorisme. Une action qui s'est poursuivie au double plan institutionnel et juridique, puisqu'elle a été à l'origine d'une offensive en direction des instances onusiennes, pour la criminalisation de l'acte de paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération des otages. Pour l'Algérie, la lutte antiterroriste suppose, en outre, la nécessité de tarir les sources de financement des terroristes, que constituent les rançons versées par les pays occidentaux dont sont originaires les otages. En définitive, son approche atypique englobe également, le développement global de cette région, afin de sevrer ces mêmes groupes du soutien ou de l'implication dont ils bénéficient auprès des autochtones, et auxquels ils ont recours en raison de leur pauvreté et de leur isolement.