Photo : Riad Par Wafia Sifouane C'est dans le cadre du 15ème Salon international du livre d'Alger que la ministre de la Culture Khalida Toumi a animé hier matin une conférence dédiée au secteur du livre durant laquelle elle a souligné tous les efforts fournis dans son secteur pour la promotion du livre et de la lecture. «Le ministère de la Culture considère le livre et la culture publique comme la base de la formation du citoyen et du développement de la société […] C'est pourquoi le domaine du livre et de la culture publique a été érigé en priorité», a déclaré Mme Toumi. Et de préciser : «Ce domaine accusait un grand retard aux plans institutionnel, organisationnel, juridique et infrastructurel.» Dans ce sillage, elle est revenue sur la politique appliquée par son établissement qui inclut la création de plusieurs infrastructures livresques. «Le ministère de la Culture est responsable de la création de 448 bibliothèques de lecture publique. Nous avons réalisé à ce jour 174, dont 22 bibliothèques principales dans les chefs-lieux des wilaya et 152 bibliothèques communales. Aussi, 234 bibliothèques sont actuellement en cours de réalisation à travers le territoire national», dira-t-elle en ajoutant que l'appellation «bibliothèque de lecture publique est un label qui répond aux normes de l'Unesco». Dans sa communication, elle a souligné le second point de la politique du livre qui est le soutien à l'édition et à la création littéraire. «Cette politique est possible grâce au fonds national de développement et de promotion des arts et des lettres, alimenté jusque-là par l'Etat, et qui sera, à partir de 2011 alimenté grâce à une taxe qui représente 0,5% du chiffre d'affaires sur la téléphonie mobile», dira Mme Toumi. Quant au 3ème point, il est consacré à la promotion des activités liées au livre et qui se concrétise avec l'institutionnalisation du SILA et d'autres festivités dédiées au livre, dont le festival «Lire en fête» qui sera institutionnalisé en 2011. Concernant la politique nationale du livre et de la lecture publique, un ensemble de programmes, de mesures et de dispositifs sont mis en œuvre, dont la création d'un centre national du livre. «Nous sommes en plein chantier de négociations pour la prise de l'arrêté interministériel qui classera le centre national du livre», déclare-t-elle en précisant que le directeur de ce centre sera installé juste après la clôture du 15ème SILA. Ce centre aura pour mission principale de soutenir l'ensemble de la chaîne du livre. Aussi, d'autres mesures législatives et fiscales ont été créées pour la promotion du secteur du livre, à l'image de l'extension des privilèges accordés par la loi sur l'investissement au profit des activités inhérentes au livre (LFC 2009) ainsi que l'exemption de la TVA. La ministre a également annoncé que, à la fin de l'année 2010, elle rencontrera des professionnels pour mettre fin au problème de la diffusion du livre en Algérie. Le ministère de l'Eduction sera aussi impliqué dans la promotion du livre à travers l'inscription dans les programmes d'enseignement de l'obligation faite à tous les écoliers de lire au moins 4 ouvrages par année scolaire. Interrogée sur le cahier des charges imposé aux éditeurs, elle a souligné que «le ministère n'achètera plus sans catalogue. On n'achètera plus des livres de maisons d'édition qui ne font pas la promotion de leurs auteurs. Cette décision a été prise suite au constat que plusieurs maisons d'édition publient seulement le nombre acheté par le ministère», dira-t-elle sur un ton ferme. Faisant la comparaison entre la 15ème édition du SILA et la précédente, elle dira que 121 éditeurs algériens ont été enregistrés en 2009 contre 140 cette année, 134 éditeurs étrangers en 2009 et 320 en 2010. Progression de 30% concernant l'espace d'exposition. Elle a également précisé que le ministère de la Culture reste ouvert à toutes les remarques négatives ou positives.