Le Premier ministre n'a pas raté l'occasion hier lors de sa réponse aux questions des députés à l'occasion des débats sur la déclaration de politique générale de donner la réplique aux députés du RCD. Lesquels ont été, l'on s'en souvient, particulièrement virulents à l'égard de Ahmed Ouyahia auquel le chef du groupe parlementaire du parti du Dr Sadi a reproché d'avoir la médaille de la versatilité du fait qu'il ait accepté de présider aux destinées de l'Exécutif à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs aux députés de ce parti que l'hôte de l'APN s'est adressé dès l'entame de son intervention en avertissant. «Le temps des pantalonnades et de la violence verbale est révolu». Accusé par Noureddine Aït Hamouda d'avoir déclaré la guerre économique contre la Kabylie, Ahmed Ouyahia répondra par des chiffres, le nombre de réalisation et les projets pour la région entre 2010 et 2014. Non sans préciser qu'il évoque les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa non par pour leur conférer «un statut particulier, car elles font partie de l'Algérie à l'instar des autres régions, mais pour attester que les réalisations de projets de développement que connaissent les deux wilayas sont la meilleure réponse à ceux qui ont prétendu que le pouvoir avait déclaré une guerre économique contre la région de Kabylie.» Selon Ahmed Ouyahia, la wilaya de Béjaïa dispose actuellement de 5 hôpitaux et de 20 structures de santé et elle bénéficiera prochainement d'un hôpital universitaire, dont l'étude est sur le point d'être achevée. La wilaya de Tizi Ouzou bénéficiera de 17 000 nouvelles places pédagogiques en plus des 23 000 existantes au niveau du pôle universitaire Hasnawa 1 et 2. Au titre du nouveau plan quinquennal, c'est une enveloppe de 350 milliards de dinars qui lui a été allouée. S'adressant aux populations de la région, le Premier ministre dira : «Vous avez fait l'objet d'une offrande et étiez les otages au service d'ambitions politiques.» En allusion aux événements de juin 2001. Puis de nouveau aux députés du RCD : «Pendant que l'Algérie brûlait et que l'Etat luttait contre le terrorisme, vous avez déclenché la grève du cartable, vous avez retardé le développement dans la région.» Ce qui n'a pas été du goût des élus du RCD qui ont protesté en tapant sur les pupitres. Ziari a dû intervenir pour le retour au calme demandant aux contestataires de laisser parler celui qui les a écoutés lors des débats. «Laissez-les Monsieur le président, dehors personne ne les entend», a ironisé Ouyahia qui ne manquera pas d'aller plus loin en affirmant à l'adresse du même groupe parlementaire : «Vous sortez à 40 km d'Alger, personne n'entend parler de vous». Puis en réponse très directe à Noureddine Aït Hamouda [mais aussi à l'ensemble des membres du RCD], qui lors de son intervention dans le débat général avait déclaré : «j'ai l'impression qu'on ne vit pas dans le même pays ni à la même époque», Ahmed Ouyahia dira : «Je ne suis pas étonné qu'ils se soient trompés de société car ils se sont déjà trompés de peuple», en allusion aux propos de Saïd Sadi lors des élections locales de 1991 qui ont vu le FIS dissous rafler le contrôle de la quasi-totalité des APC. Enfin, le responsable de l'Exécutif donnera la dernière réplique au même groupe à propos de la corruption. «Vous ne nous complexerez pas. A chaque fois que l'on parle de la lutte contre la corruption, vous nous opposez que le régime est déstabilisé. Sachez donc que le régime est très uni.» F. A. à propos de la flotte d'Air Algérie : «Nos avions sont parfaitement sécurisés» «Les avions d'Air Algérie sont sécurisés comme ceux de tous les autres pays». C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre à l'APN dans une plénière consacrée aux réponses sur les préoccupations des députés lors des débats sur la déclaration de politique générale du gouvernement. «L'Algérie possède des appareils neufs et ils sont pilotés par des hommes compétents», a encore ajouté l'invité de la chambre basse du Parlement. Cela, en réponse à un élu du RCD qui avait déclaré que les avions d'Air Algérie ne seront plus autorisés à atterrir sur les aéroports européens à compte du 5 novembre. Décision qu'aurait prise l'Union européenne non sans mettre Air Algérie sur une liste noire. Pour rappel, l'Union européenne doit statuer sur la question le 4 novembre, alors que l'Algérie prendra part à la réunion de l'Organisation internationale de l'aviation civile. La semaine dernière, et en marge des débats sur la déclaration de politique générale, le ministre du Transport a longuement abordé le sujet avec quelques-uns des journalistes qui se trouvaient dans les coulisses. «Autant dire qu'ils cherchaient des poux sur la tête d'un chauve», nous lancera-t-il affirmant que les appareils d'Air Algérie ne souffraient d'aucune défaillance sur le plan de la sécurité. Il ne cachera pas que tout cela est intervenu pour faire pression sur notre pays qui refuse de payer la taxe carbone. Avec deux précisions : l'Algérie ne produit pas de gaz à effet de serre d'une part, d'autre part, payer cette taxe c'est violer le protocole de Kyoto qui en dispense les pays en développement. F. A.