Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Les débats relatifs au plan d'action du gouvernement présenté mardi dernier par le Premier ministre se poursuivent à l'APN. 255 députés se sont inscrits pour intervenir. Cela jusqu'à mardi soir. Prévus pour s'achever samedi afin de permettre à Ahmed Ouyahia de répondre à toutes les questions posées par les élus, les débats ne prendront fin que dimanche pour laisser place à l'intervention du Premier ministre le lendemain. Mardi dernier, une réunion urgente du bureau de l'APN est convoquée. Ordre du jour : prolongation des plénières et ouverture d'une liste additive d'inscriptions. «C'est pour répondre aux doléances des chefs de groupes parlementaires que ladite liste a été ouverte», nous dit-on dans les coulisses de la chambre basse. Mais, en fait, la véritable raison, selon un député du FLN, est à chercher du côté de la couleur politique des députés qui doivent intervenir en dernier. En effet, l'APN s'est rendu compte que la plupart des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie se sont inscrits en dernier. Il est clair que les députés du parti du Dr Sadi n'iront pas avec le dos de la cuillère pour ce qui est du plan d'action du gouvernement. Aussi, il a été décidé d'inscrire d'autres intervenants pour leur donner la réplique. Et il va sans dire que le triste épisode de l'emblème national sera rappelé au RCD, certainement avec toute la virulence qu'il faut. Si, jusqu'à hier, les débats se sont déroulés sereinement, la sagesse a primé sur la vengeance, ils risquent cependant d'être particulièrement houleux dimanche prochain. En effet, beaucoup d'élus ont eu raison gardée et ont dissuadé leurs collègues de ne pas créer la polémique avec le groupe parlementaire du PT ni de l'attaquer, partant du principe que la revendication de la dissolution de l'Assemblée était une position politique d'un parti qui est libre de l'adopter ou non. C'est ainsi que, et il faut le souligner, ce que craignait la secrétaire générale du Parti des travailleurs a été évité. Signalons toutefois que c'est la première fois que le bureau de l'APN décide d'ouvrir une liste additive d'intervenants. C'est une pratique qui était proscrite et ne fait nullement partie des traditions parlementaires. Une fois close, la liste était saisie et distribuée aux élus. Plus aucun député, retardataire n'avait le droit de déroger à la règle. C'est dire que la pratique politique commence sérieusement à être entamée, au point où plus aucune valeur n'est respectée. Pour en revenir aux débats, relevons que rares étaient les interventions pertinentes. A l'image de celles qui posaient les problèmes de fond liés par exemple aux importations, au contrôle des ports, l'exigence de l'interdiction du recrutement des retraités, les faux investisseurs qui ont profité du dispositif du CALPI, les transferts de fonds, le rapatriement des réserves de changes placées à l'étranger… Certains députés sont revenus sur l'entréeen vigueur de la Zone arabe de libre-échange et ses conséquences sur notre économie. «L'exportation à partir des pays arabes vers notre pays ont augmenté de 61%. Nous avons plus perdu que gagné en trois mois», a indiqué un député du FLN. L'accord d'association avec l'Union européenne n'a pas échappé aux critiques de ces élus. Tout comme d'ailleurs les certificats de conformité «qui se sont transformés en certificats de complaisance délivrés par les chambres de commerce du pays d'exportation». La revendication du PT relative à la création d'un syndicat de la police est également revenue dans les débats.