Venant d'un député du RND, l'on se demande si cette interpellation n'a pas été suscitée pour permettre au Premier ministre de faire quelques nouvelles révélations sur cette sombre affaire qu'est le rachat de Djezzy. Le premier ministre Ahmed Ouyahia a été interpellé, hier, par un député de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND), sur la gestion jugée confuse du dossier Djezzy. Intervenant lors du débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement, un député du rassemblement national démocratique (RND) a, en effet, demandé à M. Ouyahia de donner à l'Assemblée nationale la position officielle sur cette affaire. “Concernant Djezzy, chacun donne une version. On veut connaître la position officielle du premier ministre”, déclare le député RND. Cette requête offre une occasion pour le premier ministre de s'exprimer encore une fois sur ce feuilleton à suspense qui tient en haleine l'opinion nationale depuis des mois. L'on s'interroge, cependant, sur les motivations du député en question. “Cette interpellation a-t-elle été suscitée ?”, se demande-t-on. Car l'on sait que le secrétaire général du parti, M. Ahmed Ouyahia, a réuni, il y a quelques jours, ses députés et sénateurs pour leur donner des consignes concernant le débat sur la politique générale du gouvernement. Il est revenu, en effet, longuement sur la question en réitérant la ferme volonté de l'Etat de racheter Djezzy. Il semblerait que les choses bougent dans ce sens, si l'on se réfère au ministre des finances, M. Karim Djoudi, qui a annoncé, en marge de l'intervention du premier ministre devant les parlementaires jeudi dernier, la volonté d'Orascom Télécom Holding de vendre sa filiale algérienne à l'Etat algérien, tout en faisant état d'une deuxième vérification fiscale sur les exercices 2008-2009 qui a débouché sur un nouveau redressement touchant Djezzy et s'élevant à plus de 200 millions de dollars. Quelles autres révélations fera le premier ministre sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre ? La réponse de M. Ouyahia aux députés aura lieu demain. Outre ce sujet, les autres interventions ont versé, pour la plupart, dans des généralités, sans consistance. Les parlementaires ont, certes, abordé des thèmes et autres problèmes d'actualité, tels que les maux sociaux, la lutte contre la corruption, la circulation automobile, la bureaucratie… mais ce fut plutôt d'une manière très sommaire, sans rentrer dans le vif du sujet. Le FLN est revenu sur la licence d'exonération de taxes pour l'importation des véhicules, regrettant que cette mesure ne soit appliquée qu'au profit des moudjahidine et veuves de chouhadas sans concerner leurs enfants des et autres ayant droits. Un député du Front national algérien (FNA) demande une hausse de la pension d'invalidité et revient sur la non-disponibilité de certains produits et la cherté d'autres. Il dénonce les pénuries récurrentes des médicaments pour les malades chroniques tout en remettant en cause la politique de santé qui ne fonctionne que pour parer aux urgences. Les partis de l'Alliance présidentielle ont âprement défendu le programme gouvernemental qui, selon eux, en dépit de quelques insuffisances, a permis la restauration de la paix et le retour de la croissance économique. Un intervenant du groupe parlementaire RND s'en prend aux députés de l'opposition, dont il considère les critiques envers l'Exécutif comme non crédibles. “Ces gens de l'opposition critiquent le gouvernement alors qu'ils habitent la résidence d'Etat du Club des Pins. Si c'est ça l'opposition, on va tous y adhérer”, martèle-t-il.