Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a animé hier une conférence de presse à la résidence El Mithak. D'emblée, il a souligné que l'un des défis majeurs auxquels est confrontée l'Algérie est l'emploi. «Malgré des progrès importants, le taux de chômage demeure relativement élevé, particulièrement chez les jeunes.» «Le défi principal pour l'économie algérienne demeure de créer suffisamment d'emplois pour les nouvelles générations», ajoutera-t-il. D'où la nécessité, dira-t-il, d'utiliser les richesses pour le développement du secteur privé qui est encore «balbutiant» «en s'appuyant sur une diversification de l'activité économique». Les discussions avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia ont d'ailleurs principalement tourné autour de ces questions. «Nos réunions se sont centrées sur les défis auxquels l'Algérie doit faire face pour assurer une croissance durable et une amélioration continue du niveau de vie des citoyens», dira Strauss-Kahn en rappelant que le plus important est de savoir utiliser la bénédiction des ressources de manière à ne pas les transformer en malédiction. Le risque pour l'Algérie et pour d'autres pays ayant des richesses naturelles, insistera le DG du FMI, est le développement hors hydrocarbures. «Je pense que l'Algérie a bien tiré profit de ses ressources», rappellera-t-il avant de signaler que la deuxième bénédiction de l'Algérie après le pétrole est d'avoir une population très jeune qu'il faudra mettre à contribution pour construire une économie productive. Par ailleurs, en réponse aux questions des journalistes sur l'achat des obligations du FMI par l'Algérie après la proposition émise l'année dernière, il dira que, pour le moment, les 500 millions de dollars d'obligations mises sur le marché en 2009 ont été consommées. Mais la possibilité d'accorder des prêts est toujours ouverte dans le cadre de l'accord conclu l'année dernière. Pour l'heure, le FMI, qui tiendra demain une réunion de son conseil d'administration pour discuter du doublement de son capital, n'a pas émis d'autres obligations. Au sujet de la réforme de l'institution, elle se poursuit. Le but étant de donner plus de place aux pays émergents. S. I.