La hausse du chômage est une préoccupation majeure pour les années qui viennent, a affirmé jeudi le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, en marge du sommet du G8 d'Aquila (Italie). "Même si la croissance revient, ce que tout le monde prédit et que nous confirmons, le chômage va augmenter dans les pays développés comme dans certaines économies émergentes, et ce en 2010, mais aussi en 2011, selon les pays", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Si des actions fortes ne sont pas mises en place préventivement, nous risquons de manquer de munitions politiques et de ne pas pouvoir faire face", a encore estimé M. Strauss-Kahn. Mercredi, les pays du G8 avaient estimé dans une déclaration commune que la hausse du chômage pouvait menacer la stabilité sociale dans le monde. Selon la dernière estimation moyenne de l'Organisation internationale du travail, le nombre de chômeurs dans le monde pourrait avoir augmenté de 39 millions depuis 2007. D'autres mesures de relance seront parfois nécessaires, juge Dominique Strauss-Kahn. L'économie mondiale est bien partie pour une reprise au début de 2010 mais certains pays auront peut-être besoin de nouvelles mesures de relance pour sortir de la crise, a déclaré jeudi à Reuters le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn. S'exprimant à l'occasion du G8, Strauss-Kahn a dit qu'un endettement élevé serait l'un des principaux écueils aux stratégies de sortie de crise mais il a ajouté qu'il était prématuré de resserrer les finances publiques. "Nous ne sommes pas sortis de la crise mais nous sommes sur la bonne voie pour en sortir. Nous avons des prévisions qui disent que la reprise interviendra au premier semestre 2010 mais cela ne veut pas dire que tout ce qui devait être fait l'a été", a expliqué le patron du Fonds monétaire international."Il nous faut encore travailler et parfois, en fonction de la situation du pays, il se peut qu'il faille un peu plus de mesures de relance". Parmi les risques auxquels la reprise mondiale est confrontée, Strauss-Kahn évoque la possibilité d'une nouvelle flambée des cours du pétrole et des matières premières et l'état du secteur financier en bien des endroits du monde. "On a fait beaucoup mais il reste beaucoup à faire. Il y a encore des pertes qui n'ont pas été dévoilées et le marché du crédit n'est pas encore revenu à la normale", dit-il. Strauss-Kahn estime par ailleurs que les pays détiennent trop d'argent sous forme de réserves improductives, équivalentes à 10% environ du PIB mondial. Il estime qu'elles pourraient être réduites et les fonds ainsi dégagés employés utilement si les réserves étaient centralisées au FMI. Il estime par ailleurs que la discussion lancée par certains pays en vue d'employer d'autres devises que le dollar comme monnaie de réserve est une discussion pour l'avenir. Il pense que ''le dollar restera ce qu'il est aujourd'hui pendant très longtemps''. Ouzna Mesroua