Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine A. Lemili En février 2006, le DLEP de la wilaya de Constantine saisissait Guedjali Belgacem, promoteur immobilier qui avait en charge un programme de réalisation de 100 logements. L'intitulé technique est «50/100 logements LSP UV13 Ali Mendjeli». Le Dlep, suite au séisme qui venait d'endeuiller la ville de Boumerdès, instruisant vraisemblablement l'ensemble des promoteurs, rappelait alors en ces termes : «Lors de mes récentes visites dans un certain nombre de chantiers relatifs au programme du LSP, nous avons insisté sur l'impératif d'améliorer sensiblement la qualité de réalisation des constructions de logements» et, dans la foulée de fournir dans les détails la nature des améliorations sollicitées et leur exécution sur le terrain. En fait, à la même période, le DLEP aurait en plus de mérite à s'inquiéter du retard mis par le promoteur en question. Même si le retard était devenu une règle de gestion pour l'ensemble de la corporation. Le chantier avait été entamé en 2003 pour un délai de livraison qui ne dépasserait pas 18 mois. Sept années plus tard, une bonne partie des locataires ne sont entrée en possession des clés et n'est sans doute pas près de l'être au motif du refus du promoteur d'autoriser les bénéficiaires à habiter s'ils ne procédaient pas au versement d'une certaine somme d'argent qualifiée de complément à des travaux supplémentaires.Les futurs locataires déclinent tout autre paiement que ceux initialement consignés sur l'acte de vente notarié. Un argument que Guedjali B, que nous avons rencontré dans son bureau, évacue de revers de la main en y apportant les raisons : «Nous avons effectivement sollicité des souscripteurs de procéder à des versements modulés sur la formule choisie (entre 100 000 et 150 000 DA). Cette augmentation devait en réalité être plus importante comme vous pouvez le constater sur l'expertise que nous avons sollicitée suite aux directives de la DLEP sommant les promoteurs de conforter les constructions et qui nous ont coûté un surplus qui n'avait pas été prévu au départ. D'ailleurs, nous attendons la réponse à une correspondance de la DLEP à laquelle a été exposé le problème.» Soulignons que le document portant expertise évoquée déterminait effectivement une surévaluation cinq fois supérieure au montant requis par le promoteur. Toutefois, expertise ou non, certains des locataires refusent de verser le moindre centime et à ce sujet le promoteur nous fournira les détails des versements au compte-goutte des souscripteurs dont certains restent encore redevables alors que le règlement dans son intégralité était supposé se faire sur trois opérations périodiques et en fonction de l'avancement du chantier. En plus, évidemment, de l'apport initial et de l'aide consentie par l'Etat.Bien entendu, dans tout ce qui semble s'apparenter à un contrat de dupes, ni le promoteur n'a d'inquiétude sur le retard apporté à la livraison des logements, un retard logiquement sanctionné par une pénalité au profit du souscripteur, et ce, compte tenu des dispositions contractuelles ni le souscripteur ne s'en (inquiétude) nourrit autant parce qu'étant lui-même très souvent en marge de ses obligations. Quoi qu'il en soit, le dossier du LSP est l'un des plus épineux sujets de l'heure dans la wilaya. Le nouveau wali qui en a certainement eu des échos bien avant sa désignation s'était attelé pour sa première sortie à en constater l'ampleur par une visite approfondie des chantiers implantés notamment à la nouvelle ville Ali Mendjeli, à faire son propre diagnostic et surtout à mettre les responsables devant leurs… responsabilités. Rappelons quand même pour l'anecdote que la réponse «80% des entreprises du bâtiment ne sont pas qualifiées» formulée par le DLEP, premier concerné, au cours de cette visite constituait alors un pavé dans la mare et ouvrait dès le lendemain la voie à toutes les interrogations parmi l'ensemble des parties concernées et plus particulièrement à des révélations renversantes au cours d'une émission radiophonique (forum) de la radio locale.