La gestion des programmes de Logements sociaux participatifs (LSP), les retards dans la réalisation et les plaintes des souscripteurs ont été passés en revue hier au cours de l'émission hebdomadaire «Forum» de la radio régionale de Constantine, dans un débat triangulaire qui a mis face à face l'administration, les promoteurs et les souscripteurs. Un débat tout à fait direct, contradictoire et parfois heurté, qui a permis de mettre en relief le désarroi des souscripteurs en attente de leurs logements depuis plus d'une décennie pour certains, ainsi que les pratiques décriées «peu orthodoxes» de certains promoteurs qui profitent de la situation de ces derniers et de leur ignorance des lois, «pour s'enrichir sur leur dos». «Pourquoi les programmes ne sont jamais livrés dans les délais ? Quels sont les secteurs responsables de cette situation ? Pourquoi les responsables ne sont pas poursuivis en justice ou sanctionnés par l'administration ?» sont en substance les questions essentielles posées par les animateurs et les journalistes et des souscripteurs qui, pour une fois, se sont présentés sur le plateau de l'émission pour exposer leurs cas et demander des solutions. «Je voudrais que quelqu'un m'explique pourquoi les Chinois, qui ont été chargés de la construction de milliers de logements, sont sur le point de terminer le travail alors que nous, nous sommes toujours dans l'attente de nos logements depuis 10 ans !», s'écrie le souscripteur à un programme de 90 logements dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. Il précise qu'il attend depuis l'année 2000 la livraison de son logement qu'il a entièrement payé et qu'il se trouve toujours à payer le loyer pour l'hébergement chez le privé, et les intérêts du prêt bancaire, etc. «A qui se plaindre ?», demandera-t-il. Le représentant de la DLEP lui conseillera de s'adresser à la justice si toutefois il a un contrat en bonne et due forme. «Mais cela ne réglera nullement son problème», rétorqua l'animatrice, «parce que la justice prend beaucoup de temps !». Un autre souscripteur n'hésitera pas à dire : «Nous sommes victimes d'une véritable escroquerie !» Venu de Zighoud-Youcef, un autre commencera par dénoncer le retard du projet de 120 logements LSP lancé depuis 2007. «Mais qui en est aujourd'hui à seulement 40 % de taux de réalisation», dira-t-il, en révélant certaines pratiques de promoteurs «qui s'enrichissent illicitement sur le dos du souscripteur». Le représentant de la DLEP interviendra encore pour reconnaître que son administration reçoit régulièrement des dizaines de plaintes de ce genre provenant de souscripteurs victimes de promoteurs en citant quelques cas typiques. Intervenant tour à tour, les représentants de la Caisse nationale du logement, du patronat, du fonds de garantie des contrats ont essayé d'apporter, chacun dans son domaine propre, des éclaircissements à même de faciliter la compréhension de situations complexes. Mais se sont contentés de donner des explications des lois et règlements. Cela a laissé les souscripteurs présents sur leur faim. Dépités, ces derniers ont constaté «que leur calvaire n'est pas près de se terminer, même avec l'entrée en vigueur des nouvelles lois annoncées par le représentant de la DLEP, promulguées pour réglementer ce secteur en durcissant les conditions d'attribution aux promoteurs des programmes de réalisation de logements de ce type». A signaler que le responsable de la DLEP, intervenant au début de l'émission, avait annoncé que les besoins en LSP exprimés par la wilaya de Constantine, au titre du plan quinquennal 2010/2014, sont de l'ordre de 12.000 logements. Selon lui, ce programme a obtenu l'accord de principe des autorités centrales, mais la notification officielle ne sera délivrée qu'après la mobilisation des assiettes foncières. Et comme la wilaya souffre d'un manque d'assiettes foncières, tout le monde s'est demandé quand cela sera possible.