Le trafic des faux billets défraie la chronique. L'alerte est donnée au niveau des banques et les services de sécurité en sont souvent saisis ces derniers jours. Qu'on en juge : 100 000 DA en faux billets ont été découverts mardi dernier à Annaba et 8 personnes ont été arrêtées à Tébessa pour trafic de billets de banque étrangers. En dépit de ces données, ce trafic ne semble pas aussi alarmant. Mieux, le trafic de fausse monnaie est en baisse en Algérie, a affirmé hier le colonel Djamel Zeghida, directeur de la sécurité publique à la Gendarmerie nationale. Cette baisse concerne aussi bien le nombre d'affaires traitées depuis 2008 que le montant des sommes saisies durant les 10 premiers mois de l'année, à savoir 4 millions de dinars, principalement dans l'est du pays, contre 8 millions de dinars en 2009. Soit une diminution de 50%. En monnaie étrangère, les saisies, également en baisse, étaient de l'ordre de 30 000 euros en 2009 et de 3 000 euros en 2010. Selon le colonel Zeghida, ce trafic, contrairement à ce qui est répandu, n'a pas connu d'amplification en 2010, affirmant que, particulièrement pour les 10 mois de 2010, les plus grandes affaires ont été traitées dans les wilayas de l'Est, où il a été saisi environ 4 millions de dinars. Mais, si on compare cela avec la somme qui a été saisie en 2009, 8 millions de dinars, il ressort qu'il y a une diminution en matière de sommes saisies d'environ 50%. En Algérie, «il n'y a pas d'atelier. Il s'agit de l'œuvre de faussaires occasionnels qui n'ont pas un profil professionnel. Cette activité est à l'état primaire». «L'Algérie est beaucoup plus un pays d'écoulement des billets de banques préparés à l'étranger. Les faussaires qui se trouvent chez nous ne sont en réalité que de petits délinquants, de petits groupes organisés d'une façon primaire.» La somme globale saisie durant l'année 2008 par les services de la Gendarmerie nationale est d'environ 2 millions de dinars. Cela a augmenté en 2009, où il a été saisi plus de 8 millions de dinars, a-t-il affirmé. Une petite précision toutefois : «Il s'agit d'une affaire traitée à Mostaganem, à l'occasion du démantèlement d'un réseau de trafic de véhicules, où il a été découvert, à l'intérieur d'un véhicule identifié par la suite comme ayant été volé en France, une somme de plus de 6 millions de dinars en faux billets de 1 000 DA.» Selon le directeur de la sécurité publique, les faussaires sont beaucoup plus versés dans le trafic des billets de 1 000 DA. Durant l'année 2010, les plus grandes affaires ont été traitées au niveau des wilayas de l'Est. Pour y faire face, en plus des dispositifs et mécanismes, des moyens techniques très sophistiqués ont été mis en place au niveau des institutions financières. La Gendarmerie nationale a «développé un service de faux documents, qui comprend une section de fausse monnaie». «Nous avons les capacités et les moyens techniques pour déceler ces billets.» A ce titre, «on ne se limite pas à déceler les faux billets, on essaie de détecter le mode opératoire utilisé pour attirer l'attention des institutions financières ou bien du citoyen», a-t-il affirmé. «A chaque occasion et ponctuellement, on établit des fiches d'alerte qui sont transmise aux institutions pour leur communiquer le mode opératoire», a-t-il ajouté. Environ 110 personnes ont été arrêtées en 2010, ce qui dénote une augmentation des arrestations, tout comme le nombre des affaires traitées. Le colonel Zeghida n'écarte pas l'existence d'ateliers clandestins de confection de faux billets à l'étranger. Néanmoins, il affirme que la seule affaire de faux billets liée à l'étranger est celle de Mostaganem : «Si on sent que l'Algérie est menacée par n'importe quelle activité qui nous provient de l'étranger, on est contraint de mettre en place des mécanismes d'échange d'informations et de collaboration.» En conclusion, il préconisera l'utilisation d'autres moyens de paiement, notamment le chèque, ou la monnaie électronique. A. R.