Photo : APS Par Amirouche Yazid Avant de procéder à l'élection de son nouveau bureau exécutif aujourd'hui, les travaux de la quatrième assemblée générale de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR) ont porté sur l'évaluation du parcours de l'organisation, ainsi que les défis auxquels elle devrait faire face. En clair, les participants à ce rendez-vous étaient unanimes à dire que l'Afrique doit fournir d'importants efforts pour ne pas rester en marge de ce qui se fait un peu partout dans le monde. Dans son discours, le président sortant de l'UAR, M. Julien Pierre Akpaki, n'a pas manqué d'évoquer les limites des productions audiovisuelles de l'Afrique. «Je ne vous ferai pas l'injure de dire que les productions audiovisuelles réalisées par et pour les Africains en Afrique n'existent pas. La matière est disponible. Le défi à ce niveau demeure le mécanisme pratique qui rendrait possibles ces échanges», dira-t-il. Le président sortant de l'UAR insistera par la suite sur «la mutation de l'analogique vers le numérique» que l'audiovisuel africain ne doit pas rater. Il a souligné, à cet effet, que «certains observateurs des médias africains, qui ne veulent pourtant pas jouer les Cassandre, annoncent déjà que l'Afrique risque de rater ce tournant important de la vie des médias. Devrons-nous être ici encore à la traîne ? 2015 ? C'est déjà demain pour ne pas dire aujourd'hui. Plus tard, ce sera peut-être trop tard». Le second point abordé par Akpaki est lié aux droits de retransmission des grands événements sportifs, notamment ceux du football. «Le combat que nous devons gagner est celui de l'acquisition des droits sportifs qui deviennent de jour en jour insupportables pour l'économie fragile de nos Etats et de nos organismes», a-t-il indiqué. Réunissant plus de cinquante pays du continent, l'UAR- appelée à sa création l'URTNA - fait face également à des soucis financiers qu'elle a du mal à supporter. La cause : les engagements financiers ne sont pas souvent respectés par les Etats membres de l'Union. Pour le directeur général de la Radio algérienne, M. Tewfik Khelladi, potentiel successeur du Béninois Akpaki à la tête de l'UAR, «la tenue de cette assemblée générale à Alger est synonyme de continuité de cet engagement envers l'Afrique de l'audiovisuel à laquelle nous croyons fermement depuis toujours». Le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a évoqué, de son côté, le défi de la numérisation qui doit, note-t-il, constituer un des piliers de la politique de coopération internationale. A. Y. Droits de retransmission : l'UAR saisira la Fifa La question du partenariat liant l'Union africaine de radiodiffusion et la Fédération internationale de football a pris une place centrale dans les débats de l'après-midi de la 4ème assemblée générale de l'organisation, marquée par des divergences de fond. Les participants sont parvenus néanmoins à formuler quelques résolutions. La plus importante consiste à s'adresser à la Fifa pour que les droits de retransmission des grands événements footballistiques pour l'Afrique ne passent pas par un intermédiaire. «Le Maghreb a eu les droits en passant par El Djazira, le Nigeria en négociant seul. La même chose pour l'Afrique du Sud. Nous avons ainsi tendance à saucissonner le continent. Nous voulons aller en rang serré et nous ne voulons plus passer par un intermédiaire», nous déclare, en fin de journée, le président de l'Union africaine de la radiodiffusion, Julien-Pierre Akapaki. Notre interlocuteur ajoute : «nous proposerons à la Fifa de reconsidérer la notion de l'exclusivité. Nous savons que ce n'est pas gagné d'avance, mais nous allons soumettre le problème», dira-t-il.