Photo : S. Zoheïr Par Ali Boukhlef L'Algérie célébrera, aujourd'hui, le cinquantième anniversaire de l'adoption, par les Nations unies, de la résolution 1514 portant décolonisation des peuples coloniaux.Pour ce faire, des dizaines de personnalités, venues de plusieurs anciennes colonies et des quatre coins du monde, seront au rendez-vous pendant deux jours à Club des Pins. Un colloque international, organisé par le ministère des Affaires étrangères, se tient donc à Alger pour célébrer cette journée quelque peu exceptionnelle.Le programme tracé par le ministère est à l'image de l'évènement. Il contient l'intervention d'éminentes personnalités, dont certaines avaient été à la tête des mouvements de libération dans leurs pays respectifs. Outre des dirigeants actuels, dont le président de l'Union africaine Jean Ping et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, des symboles à l'image de Willy Mandela, l'ex-épouse de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela et militante anti-apartheid, ou encore Juliana Lumumba, fille de l'ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba, seront de la partie. Ils animeront, chacun de son côté, des conférences et des travaux d'ateliers préparés à cette occasion. Seront présents également des invités de marque, à l'image de Thabo Mbeki, ancien chef d'Etat sud-africain, et Salim Ahmed-Salim, ancien secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine, ancêtre de l'UA.Les thèmes des interventions s'articuleront autour de la décolonisation. Il s'agit essentiellement de «rappeler que l'esprit de cette résolution est toujours d'actualité», selon Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, qui avait animé une conférence de presse sur le sujet la semaine dernière. Selon lui, cette rencontre rappellera aussi que l'Algérie n'a pas nié les principes de décolonisation.La résolution 1514, adoptée le 14 décembre 1960, porte sur le droit des peuples à la décolonisation. L'Assemblée générale des Nations unies célèbre également le demi-siècle de cette résolution qui a changé la géographie du monde. A. B. Résolution 1514 de l'ONU L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, le 14 décembre 1960, une résolution consacrant le droit des pays et des peuples colonisés à l'autodétermination et à l'indépendance. Cette résolution, dont le 50ème anniversaire de son adoption fait l'objet aujourd'hui et demain, à Alger, d'une conférence internationale, énonce ce qui suit : 1. La sujétion des peuples à une subjugation, à une domination et à une exploitation étrangères constitue un déni des droits fondamentaux de l'Homme, est contraire à la Charte des Nations unies et compromet la cause de la paix et de la coopération mondiales. 2. Tous les peuples ont le droit à la libre détermination ; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel. 3. Le manque de préparation dans les domaines politique, économique ou social ou dans celui de l'enseignement ne doit jamais être pris comme prétexte pour retarder l'indépendance. 4. Il sera mis fin à toute action armée et à toutes mesures de répression, de quelque sorte qu'elles soient, dirigées contre les peuples dépendants, pour permettre à ces peuples d'exercer pacifiquement et librement leur droit à l'indépendance complète, et l'intégrité de leur territoire national sera respectée. 5. Des mesures immédiates seront prises dans les territoires sous tutelle, les territoires non autonomes et tous les autres territoires qui n'ont pas encore accédé à l'indépendance, pour transférer tous les pouvoirs aux peuples de ces territoires, sans aucune condition ni réserve, conformément à leur volonté et à leurs vœux librement exprimés, sans aucune distinction de race, de croyance ou de couleur, afin de leur permettre de jouir d'une indépendance et d'une liberté complètes. 6. Toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l'unité nationale et l'intégrité territoriale d'un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations unies. 7. Tous les Etats doivent observer fidèlement et strictement les dispositions de la Charte des Nations unies, de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et de la précédente Déclaration sur la base de l'égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et du respect des droits souverains et de l'intégrité territoriale de tous les peuples.