Photo : Riad Par Badiaa Amarni L'année 2010 a été marquée par une crise de liquidités sans précédent. Algérie Poste et même certaines banques avaient du mal à payer leur nombreuse clientèle. Des queues interminables se formaient au niveau des guichets, et les citoyens ont été pris de panique de passer la fête de l'Aïd sans argent. Car cette crise a duré dans le temps puisqu'elle a commencé en été et persisté jusqu'après ces dernières semaines. Désespérés, les détenteurs de compte CCP, au nombre de 12 millions à travers le territoire national, ont une de grande colère devant les bureaux de poste de peur de ne voir leur chèque honoré.On retiendra que le directeur général d'Algérie Poste (AP), M. Boutheldja Omari, a rejeté sa responsabilité dans cette crise la mettant à la charge de la Banque d'Algérie. Selon lui, «les dysfonctionnements constatés au niveau des bureaux de poste ne relèvent de l'institution qu'il gère». La responsabilité n'incombe pas aussi «à la poste s'il y a trop de liquidités à l'extérieur», avait-il martelé, ajoutant que «ce n'est pas à la poste de faire rentrer l'argent liquide dans les banques». Du côté de l'institution bancaire, on explique cette situation par le poids du secteur informel et l'important surplus de liquidités qu'il met en circulation en dehors du circuit bancaire.Afin de faire face à cette crise, la Banque d'Algérie a eu recours de manière conjoncturelle à l'augmentation de ses capacités de production de monnaie fiduciaire, et exhorté les banques à améliorer leur système de comptage et de tri des billets.En tout état de cause, cette crise de liquidités a remis encore une fois sur le tapis la question de la modernisation de la monétique en Algérie. Selon certains responsables, le traitement de ce problème de liquidités ne pourra se faire qu'une fois les instruments de paiement électronique introduits à une grande échelle. Il faut rappeler que six ans après son lancement, la monétique est encore à un stade timide. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : seuls 3 000 TPE (terminal de paiement électronique) sont installés à travers le territoire national.