Photo : M. Hacène Par Hamza Chouider A la salle Harcha-Hacene devenue, le temps d'un tournoi, le temple du noble art, les troisièmes Championnats d'Afrique des nations de boxe viennent de s'achever dans un cadre agréable et fraternel avec la consécration des Fennecs qui ont dominé ces joutes pugilistiques de la tête et des épaules. Cela a été pour l'Algérie une grande satisfaction de pouvoir organiser et assister à l'émergence de nouveaux talents et au couronnement de ces pugilistes en herbe, et ce, pour plusieurs raisons. La première raison, et non des moindres, est l'excellent résultat d'ensemble avec cinq médailles d'or, une d'argent et deux de bronze. La seconde est que l'une de ces deux médailles d'or revient à une jeune fille de 20 ans, Manel Maharzi (52 kg), qui pour sa première compétition chez les grandes a prouvé que la valeur n'attend pas le nombre des années et qu'il ne faut pas hésiter à faire confiance parfois à nos jeunes. Il ne faut surtout pas oublier Malika Bouarfa (51 kg) qui, dans une catégorie inhabituelle pour elle, a obtenu également la médaille de bronze en tenant tête aux habituées des podiums. La troisième satisfaction vient de l'excellente ambiance que les amoureux du noble art ont pu remarquer dans ce groupe, des athlètes aux cadres techniques et médicaux. Ce n'est pas toujours le cas et on se doit de le souligner. Enfin, c'est avec fierté qu'au nom des boxeurs, de la FAB, du sélectionneur qui a fait honneur à son travail, à ces jeunes demoiselles et à la discipline que les fans de la boxe ont fêté la performance des Verts. Ceci n'est pas fréquent et mérite d'être souligné. Il est fort encourageant de voir qu'un groupe de personnes tente de sauver la boxe et amener des solutions miracle. Par avance, on ne sait comment les en remercier. En parlant d'immobilisme fédéral, on leur fera remarquer que ces dernières années le nombre de licenciés n'a cessé de progresser, les résultats des préparations et participations sont plus que satisfaisants, les pratiques proposées ont augmenté avec l'apparition de la boxe féminine. La Fédération se modernise avec de nouveaux moyens de communication. La réforme des formations bat son plein. La Fédération s'attache à donner un statut aux boxeurs amateurs et professionnels. En parlant de conformisme, nous signalons qu'actuellement la Confédération africaine de boxe (CAB) dépoussière un règlement qui n'a pas bougé depuis trente ans. Il faut préciser enfin que ce ne sont plus douze, mais dix catégories de poids que compte désormais la boxe de compétition Evidement comme dans tout règlement, il y a des choses qui vont bien et des choses qui vont mal, il y a des choses qui fâchent, des choses qu'il faut revoir mais là aussi, vouloir moderniser, changer de vieilles habitudes n'est pas aisé et avant de se rendre compte qu'une chose n'est pas parfaite, il faut l'essayer. La confédération africaine de boxe et la Fédération algérienne du même sport entreprennent actuellement une réforme de fond avec de nouvelles définitions des statuts, mais aussi des compétitions. Il faudrait juste faire remarquer que la situation de la boxe n'est pas très brillante, il est vrai, mais pas aussi catastrophique qu'on veut bien le dire et en tout cas pas pire qu'ailleurs que c'est le résultat d'un système dont certains se veulent aujourd'hui donneurs de leçons. Les systèmes sont faits pour être cycliques et subir des évolutions à certaines périodes. La fédération a conscience de cette évolution et son rôle est d'assurer la pérennité de son sport par la prise en compte des problèmes du moment. Est-ce elle qui a fait fuir les télévisions? Est-ce elle qui est à l'origine du manque de champions tels que Hamani, Ould Mekhloufi, Mohamed Benguesmia, Mourad Ferguene, Kamel Abboud et Azziz Kouchene ? La liste est bien longue encore et pour avoir rencontré et discuté avec les dirigeants des grandes fédérations mondiales de boxe, tous sont d'accord pour dire que les fédérations nationales sont des interlocuteurs naturels de la boxe de l'élite ou de la boxe professionnelle. La Fédération algérienne de boxe prendra ses responsabilités et tiendra le rôle de remettre la boxe algérienne à la place qui est la sienne. Par contre, elle doit rester à l'écoute de toute proposition constructive car nul ne détient la vérité.