De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati à chaque approche du Ramadhan, les autorités publiques, par le biais des services d'hygiène des communes et des directions de wilaya chargées du contrôle des prix et de la concurrence, mobilisent leurs troupes pour empêcher la transgression par les commerçants des normes d'hygiène et de la qualité et des textes réglementaires régissant les prix et la concurrence. En ce qui concerne ce dernier point, les autorités, conscientes de la «liberté» des prix grâce aux «vertus» de l'économie de marché, interviennent dans certains aspects relatifs à l'affichage des prix et la conformité des documents à l'égard de la loi. C'est le cas dans toutes les wilayas du pays, dont Tizi Ouzou, où le travail de la direction de wilaya chargée de la concurrence et des prix a réussi à réduire, par exemple, le nombre d'intoxications alimentaires collectives. En effet, pour cette année, la wilaya de Tizi Ouzou n'a enregistré que deux intoxications alimentaires lors de fêtes de mariage, contrairement aux années précédentes où de tels incidents étaient nombreux. C'est que la caravane de sensibilisation lancée par les ministères du Commerce et de la Santé en vue de sensibiliser les citoyens autour de la qualité et de l'hygiène des produits alimentaires semble avoir porté ses fruits dans la wilaya de Tizi Ouzou où les restaurants comme les vendeurs de pâtisseries orientales poussent comme des champignons, parfois loin de tout respect des règles d'hygiène. Cette caravane qui a visité plusieurs wilayas du pays à partir de juin dernier, a sillonné plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou durant le mois de juillet dans le but de responsabiliser les commerçants, et même les consommateurs autour de l'hygiène et des risques que pourrait provoquer l'exposition des produits alimentaires à un environnement impropre. Les éléments des services d'hygiène des communes ont également eu un rôle à jouer dans la mesure où ils n'ont pas manqué de faire des tours dans les restaurants, les boulangeries-pâtisseries, les gargotes et même dans les magasins d'alimentation pour contrôler l'hygiène de ces commerces. Plusieurs de ces commerçants interrogés hier ont tous affirmé que les agents communaux se sont présentés au moins deux fois en juin et juillet dans le cadre de leur mission de contrôle et de vérification. Il faut dire cependant que l'hygiène est devenue, même de façon relative, un souci pour le commerçant lui-même puisque la concurrence est telle que, s'il ne respecte pas les règles d'hygiène, ce sont les clients qui vont le fuir. A Tizi Ouzou, c'est déjà arrivé. Des restaurateurs ont été obligés de baisser rideau, faute de clients qui les ont désertés pour cette lancinante question de propreté. D'autres ont été amenés à changer d'attitude en matière d'hygiène pour voir les clients consommer de nouveau chez eux. Les services concernés par la question d'hygiène devraient plutôt se soucier des restaurateurs occasionnels qui sévissent durant les périodes de forte demande, tels la saison estivale ou le Ramadhan. Ces commerçants, qui n'ont de commerçant que le nom, devraient être surveillés de très près. Car, sachant qu'ils n'ont qu'une période pour faire des bénéfices, ils ne se sentent pas toujours obligés de respecter les normes d'hygiène, comme exigé par la loi et la morale. Et pourtant, toutes ces maladies dues aux problèmes d'hygiène n'ont pas encore disparu de notre société. Et en dehors de la Direction de la concurrence et des prix et des services d'hygiène des communes, les services de sécurité doivent agir contre ceux qui travaillent dans l'informel. Non pour surveiller l'hygiène mais plutôt pour les empêcher de sévir tout simplement. Surtout que les services concernés disent que le contrôle ne s'effectue qu'à l'égard des commerces qui activent légalement.