Dilma Rousseff, il y a quelques années encore méconnue des médias internationaux, a non seulement réussi à s'imposer dans le gouvernement Lula mais à devenir également la première femme à occuper le fauteuil de la présidence brésilienne. Peu charismatique mais à la réputation de «dame de fer», cette économiste a été, de 2005 à mars dernier, une sorte de Premier ministre du gouvernement de gauche du charismatique Luiz Inacio Lula da Silva.Ancienne ministre de l'Energie et directrice de cabinet de Lula, elle a piloté de grands projets d'infrastructures, présidé le conseil d'administration de la compagnie publique pétrolière Petrobras et mis au point le cadre législatif pour l'exploitation des réserves en hydrocarbures. A 62 ans, la dauphine du président sortant et fondateur du Parti des travailleurs qui ne pouvait briguer un troisième mandat d'affilée, s'est vu propulser à la tête du Brésil avec 55, 39% des voix contre 44, 46% pour son rival. Cette ancienne «guérillera» devenue ministre de l'Energie et directrice de cabinet, s'est appuyée sur l'exceptionnelle popularité de Lula. Ce dernier restera à tout jamais le président de la croissance économique, celui qui a sorti de la pauvreté 29 millions de Brésiliens et ramené le taux de chômage à 6,2% de la population active. Poursuivant la politique de son mentor, Dilma Rousseff prône une politique économique mêlant des mesures favorables à la libre entreprise et le rôle important de l'Etat dans le développement du pays. Une politique qui a porté ses fruits puisque l'économie est en plein boom au Brésil. Avec une croissance prévue de plus de 7%, le pays est considéré comme la huitième économie mondiale. Et ceci avec un taux de chômage ramené au-dessous de la barre des 7%, l'inflation maîtrisée et la consommation interne qui atteint des niveaux record. Le défi que doit relever aujourd'hui Mme Rousseff est de consolider l'enviable croissance et l'expansion de l'économie brésilienne. La nouvelle présidente aura également à raffermir la place qu'occupe son pays dans la prise de décision internationale. L'axe mis en place avec la Turquie et l'Afrique du Sud offre une nouvelle voie à ceux qui ne voient pas le monde par les yeux des membres du Conseil de sécurité. G. H.