Klami (Ma parole) est le premier album entièrement autoproduit de la chanteuse algérienne Djazia Sator, installée depuis plusieurs années à Grenoble. Dans cet opus composée de six titres, la chanteuse à la douce voix de velours emporte les mélomanes dans un univers feutré empli de volupté où les envoûtantes tonalités acoustiques sont composées d'une savoureuse fusion de blues, groove, pop et de musiques maghrébines. Ainsi, misant sur la résonance des instruments avec la voix, la chanteuse s'est entourée de musiciens talentueux entremêlant mélodieusement orgue, violons et bendir. Auteur-compositeur de la plupart des titres, la chanteuse explore de nouveaux horizons musicaux, en créant une fusion qui s'harmonise savoureusement avec ses racines africaines. Djazia Sator a confié sur Internet que «Klami s'est imposé car ça me paraissait logique que, dans ce premier disque, l'affirmation de soi se reflète : c'est un rendu fidèle de ma réalité depuis maintenant ces deux dernières années, de ce projet solo que j'ai entamé, avec toute la démarche artistique et personnelle qu'il implique. Le résultat de tout ce travail, c'est l'affirmation de soi par la parole, par la musique. D'où le nom de mon disque». Djazia chantant en arabe et en anglais, le ton de l'album est donné dès le premier titre intitulé Klami, avec ses airs puisés dans le blues et la soul. Des influences qui sont également fortement présentes dans l'ensorcelante chanson intitulée Voodoo Night. Un univers musical original qui se confirme dans Stories et Unknown. L'influence de la musique algérienne qui a bercé son enfance transparaît dans sa réappropriation des rythmes traditionnels maghrébins dans Temet Liyam. Il est à noter que le single Klami et des extraits de l'album sont disponibles sur le site officiel de la chanteuse. Djazia Sator, native d'Alger, baigne depuis son jeune âge dans une ambiance musicale marquée par les airs de l'opéra, de la pop music des années 60 et du chaabi. Demi-sœur d'Amazigh Kateb, c'est tout naturellement que la jeune passionnée de musique débute en tant que choriste dans le groupe de son frère Gnawa Diffusion. Avec le temps et l'expérience, elle se démarquera sur la scène électro française avec son propre groupe «Mig» dont elle sera la suave voix. Après six années de scène et la sortie de trois albums au succès confortable, le groupe décide de se séparer en 2007. Djazia décide alors d'entamer sa propre carrière en solo. A la fin de l'année 2010, son album solo voit enfin le jour, fruit d'une longue maturation et de la collaboration avec le célèbre Fafa Daïan à la réalisation artistique. Cette fructueuse collaboration est notamment marquée par le dernier titre de ce nouvel opus M'Sira, véritable création originale, amplifiée par la présence des cordes marquant la rencontre de deux univers. Au final, Klami est un album authentique, un pur moment de bonheur musical où la talentueuse artiste déploie toute une palette de mélodies lancinantes avec des textes émouvants qui ne demandent qu'à être savourés langoureusement et sans modération. S. A.