Klami, premier opus sous son nom, est une sorte de trait d'union dans la carrière de la chanteuse Djazia Satour. Celle qui fut choriste de Gnawa Diffusion, avant d'être la voix centrale de MIG jusqu'à la dissolution du groupe, signe un minialbum entre musiques noires américaines, grooves maghrébins et pop-culture. Personnel et intriguant. C'est sous le regard de son demi-frère, Amazigh Kateb, au sein de Gnawa Diffusion, que Djazia Satour a fait ses armes musicales. Profitant de son ombre, sur les plus grandes scènes comme en studio, la choriste née à Alger et installée à Grenoble depuis 1990, affirme tranquillement et sans pression un joli timbre de voix. Timbre de voix qui attire à lui, deux rouleurs de beat au début du nouveau millénaire. Ainsi naît le groupe MIG. En six années et deux albums (Dhikrayat en 2004 et Yamatna en 2006), MIG marque les esprits par la proximité de la voix tout-terrain de Djazia et les grooves moelleux du combo. Aussi à l'aise sur le fil des mélodies populaires du chaâbi que sur les beats électroniques de la dance-culture, la chanteuse incarne sans même en avoir toujours conscience les vertus de la double culture ; un terme qui s'avère vite limité, restrictif, la jeune femme ayant plus de deux couleurs à son arc-en-ciel : musiques du Maghreb, soul, funk, blues, jazz, pop, trip hop… Sans rien perdre des richesses de chacun des genres, elle parvient à les faire coulisser sur le fil de ses cordes vocales et au cœur de ses grooves aux déhanchés délicats de ce nouveau projet. Soigneusement arrangé et orchestré, avec orgue, violons, violoncelle et bendir, l'enchanteur Klami donne envie d'en savoir plus.