De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les clubs sportifs, toutes disciplines confondues de la wilaya de Tizi Ouzou, souffrent énormément de problèmes financiers, au point où chaque année, on se demande si tel club ou tel autre va pouvoir se lancer dans les compétitions officielles. De graves problèmes liés aux moyens financiers et matériels qui amènent les dirigeants de ces clubs à sacrifier des disciplines entières et de limiter leur activité à une ou deux disciplines. Pour cela, personne ne peut se dire étonné que les clubs, particulièrement ceux évoluant dans les compétitions de divisions inférieures, abandonnent carrément le volet formation, malgré son importance et son apport pour le club à moyen et/ou à long terme. Que ce soit les clubs évoluant dans la régionale 2, la régionale 3 ou dans le championnat de la wilaya de Tizi Ouzou, toutes les équipes évoluant dans les divisions inférieures rencontrent les mêmes problèmes qui les empêchent de prendre des décisions engageant le club à long terme, voire à très long terme. Des clubs de football comme l'AS Tizi Ouzou, l'OC Azazga, la JS Azazga, l'O Tizi Rached, l'USM Draa Ben Khedda, US Tala Athman et d'autres auraient pu connaître des situations meilleures que celles vécues actuellement si les dirigeants de ces associations ont eu les moyens nécessaires quand leurs équipes présentaient une prédisposition à une meilleure performance dans les compétitions locales et régionales. «L'argent de l'Etat va toujours dans les caisses de la JSK qui dispose déjà des milliards mis à sa disposition par des sponsors», dit un président de club qui a requis l'anonymat, considérant comme une aberration le fait que l'APC de Tizi Ouzou trouve le moyen d'accorder des subventions aux Canaris, alors que les petits clubs locaux ne disposent même pas du minimum vital. Il est vrai que cela paraît disproportionné d'accorder jusqu'à un milliard et demi de centimes par année au club du Djurdjura, au moment où les petits clubs de la wilaya se partagent des miettes pour ensuite collectionner les échecs et les mauvais pas dans leurs parcours respectifs. En réalité, tout le monde- pouvoirs publics, responsables fédéraux et de ligues et même responsables de clubs- est conscient de l'impératif de formation parmi les jeunes catégories pour lesquelles les dirigeants des clubs doivent mettre les moyens pour leur évolution correcte. Et les petits clubs de la régionale et du championnat de wilaya seraient encore incapables d'investir dans la formation qui nécessite des moyens colossaux et surtout de la patience pour voir le résultat à long terme. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, seule la Jeunesse sportive de Kabylie peut se permettre d'investir de l'argent dans ce volet extrêmement important qu'est la formation. Les dirigeants du club de Kabylie auraient dû y penser et agir dans ce sens depuis bien longtemps. Le président Mohamed Cherif Hannachi, à la tête du club le plus titré d'Algérie depuis au moins 18 ans, avait tout le temps et toute la latitude pour se pencher sur ce volet important de la formation. Mais il a dû céder à la tentation de la facilité et au résultat immédiat à coups de milliards que la JSK a déboursés tout au long de ces 18 années. Il est vrai que la pression du public, devenu avec le temps de plus en plus exigeant, a toujours été favorable à l'obtention des titres dans de courts délais. Pour cela, le club du Djurdjura a déboursé des milliards et des milliards pour l'achat de joueurs durant les périodes d'intersaison ou pendant les mercatos. Des milliards aussi pour s'attacher les services des nombreux entraîneurs qui se sont succédé à la barre technique du club, notamment les coachs étrangers dont les rémunérations sont très élevées, comme Jean-Yves Chay, Christian Lang et Alain Geiger. Et l'instabilité que connaît la barre technique du club du Djurdjura n'est pas faite pour arranger les choses. Entre-temps, les jeunes catégories du club semblent se complaire dans du bricolage qui n'augure rien de bon, ni pour les jeunes joueurs ni pour le club le plus prestigieux d'Algérie. Et en 18 ans, la JSK aurait pu produire des stars qui feraient les beaux jours du club mais aussi de nombreux clubs en Algérie et à l'étranger. Surtout que les sponsors se bousculent depuis des années avec leurs milliards àson portillon. Le président de la JSK est conscient de cette problématique, puisqu'il a déjà déclaré qu'entre céder à la pression des supporters et investir dans un centre de formation, il a choisi la première option qui lui a heureusement ramené des titres nationaux et internationaux. Au nouveau stade du côté de la localité de Boukhalfa, à l'ouest de la ville des Genêts, on a prévu un centre de formation pour les Canaris. On verra ce qui sera investi dans la formation des joueurs. D'ici là, des graines de stars passent inaperçues au détriment de la JSK, des autres clubs de la wilaya, du football et du sport en général.