Photo : Riad Par Badiaa Amarni Les plages algériennes ont accueilli pour la saison estivale 2008 pas moins de 93 millions d'estivants. Un nombre beaucoup plus important que celui de l'année dernière qui a enregistré ces statistiques seulement à la fin de septembre 2007. Un chiffre qui semble important mais dans quelles conditions et comment les Algériens ont-ils passé leurs vacances ? Une question d'importance capitale car ce ne sont pas toutes les plages des 14 villes côtières qui offrent de bons services. Sur cette question, nous sommes encore très loin des normes et standards internationaux. Bien sûr, ce constat concerne les hôtels et les campings réservés au petit peuple qui ne peut accéder aux infrastructures hôtelières de marques internationales où les services fournis sont plus ou moins acceptables. Dans les espaces réservés aux familles aux bourses moyennes en quête d'un peu de repos, après une longue année de dur labeur, les prestations en général ne sont pas toujours à la hauteur. Parfois, les plages ne sont pas bien nettoyées, en attestent les tas de détritus qui amassent un peu partout sur le sable. Mais même si les collectivités locales font des efforts pour remédier à ce problème, il n'en demeure pas moins que le civisme des estivants eux-mêmes laisse à désirer. Même quand des poubelles sont disposées çà et là sur le sable, beaucoup d'estivants ne se soucient guère de cet aspect qui est pourtant très important et qui touche à leur santé. On trouve des tas de sachets en plastique et de bouteilles dans l'eau. Parfois, même une claquette par-ci et une couche-bébé par-là ou encore un gobelet vous surprend en pleine baignade. Des objets dont l'espace normal doit être la poubelle. Des efforts doivent encore être faits en direction de ces citoyens à travers des campagnes de sensibilisation, et pourquoi pas imposer une amende en cas d'atteinte à l'environnement comme cela se fait de par le monde. Plus que cela, le danger guette souvent les estivants surtout sur les plages où des jets-skis ou ce qu'on appelle les scooters des mers continuent à s'approcher du rivage alors que la réglementation en vigueur l'interdit totalement. Le non-respect du repos des familles est aussi à relever puisque ces dernières sont la plupart du temps dérangées par des parties de matches de foot, de volley-ball ou encore de beach-ball improvisées sur le sable. Sur tous ces problèmes, viennent s'en greffer d'autres aussi importants. Il s'agit, en premier lieu, de l'absence du transport en commun qui s'arrête très tôt, et ce qui n'arrange guère les estivants désireux de se rendre à des soirées par exemple ou de rester plus longtemps sur la plage au lieu de repartir en vitesse, ce qui pourrait les priver d'admirer un coucher du soleil ou de faire un barbecue. Même si certains se hasardent à prendre un taxi, ils savent à l'avance qu'ils payeront très cher la course puisque les taxieurs profitant de la faiblesse des retardataires appliquent, en effet, des tarifs exorbitants surtout la nuit. L'absence de sécurité, même si des agents de la gendarmerie sillonnent les plages et la présence des pickpockets, et aussi la circulation routière, ainsi que la cherté des prestations en ont fait renoncer plus d'un à se rendre sur les plages. Malgré cela, les chiffres sont en hausse, s'enorgueillent les directeurs du tourisme puisque Mostaganem a accueilli 9 millions d'estivants contre 7 millions, en 2007, Tipasa et Oran ont respectivement accueilli 36 millions d'estivants contre 31 millions, Béjaïa 10 millions de vacanciers contre 9 millions, Boumerdès, 6,5 millions contre 6 millions. La wilaya de Chlef a reçu 3,4 millions de vacanciers contre 1,4 million l'année dernière. Annaba et Skikda ont accueilli 4,4 millions d'estivants contre 4 millions, El Tarf 2,5 millions contre 1,2 million et Tizi Ouzou 2,4 contre 1,6 million l'année précédente. Le bilan présenté, samedi dernier, par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, est positif en termes de chiffres qui ne cessent d'augmenter d'année en année. Mais davantage d'efforts doivent être consentis et par les collectivités locales et par les citoyens pour garantir aux Algériens une saison estivale au vrai sens du terme. Il est surtout bon de prendre exemple sur la clientèle algérienne qui est exigeante. Celle-ci se compte sur les doigts mais elle est mal vue par les autres citoyens car elle sait réclamer ses droits. Au lieu de la regarder de travers, il serait peut-être bon de suivre son exemple et ne pas se contenter des services médiocres. Ce n'est que de cette manière qu'on pourrait peut-être ramener les choses à la normale et passer des vacances de rêve car, parfois, elles virent au cauchemar dans certains endroits.