Prévue du 22 au 28 mai prochain, la 10e édition du festival Mawazine des rythmes du monde du Maroc, qui se déroule dans différentes villes marocaine, réserve à ses adeptes une surprise, qui n'est pas des moindres, avec le retour du groupe mythique Nass El Ghiwane sur scène à travers de nouveaux arrangements de certaines de ses chansons, signés Safy Boutella. Il s'agit d'une création organisée par l'association Maroc Cultures, organisatrice également du festival qui a décidé de revenir sur le riche répertoire du groupe des années 70.Ce projet chapeauté par le compositeur algérien diplômé de Berkley College of Music de Boston verra également la participation de Saïda Fikri, auteur, compositeur et interprète d'origine marocaine. Cette dernière se distingue par le choix de ses textes qui dénoncent le racisme et l'intolérance. A ce duo se joindra l'un des plus grands bassistes au monde, à savoir Victor Wooten, formateur du groupe The Wooten Brother Band. Il a récemment constitué avec deux autres grosses pointures de la basse, Stanley Clarke et Marcus Miller, le trio SMV. Cette formation a joué avec quelques musiciens renommés tels que Chick Corea et Poogie Bell. Petite particularité du bassiste : il utilise son pouce comme médiator. Lancé il y a quatre mois, le 6 septembre 2010, le projet amorcé avec des rencontres entre les trois artistes est actuellement en phase de préparation des arrangements. Parmi les titres au menu de cette création, Win ghadi bya khouya, S'enya, ya bani insan, Ghir Khoudouni, Mahamouni, L'madi fat. La création sera présentée par Saïda Fikri et Nass El Ghiwane accompagnés de Victor Wooten, le 22 mai prochain sur la scène de Yaacoub El Mansour. Elle fera l'objet de l'édition d'un CD et d'un DVD qui contribueront à élargir le rayonnement de Nass El Ghiwane, à la renommée bien établie. Par ailleurs, à travers cette initiative, l'association Maroc Cultures vise à consolider les rapports entre les artistes maghrébins et à revaloriser le patrimoine musical de cette région du monde. Reste à souhaiter la même chose en Algérie, tout en sachant que les moyens humains et financiers ne manquent pas chez nous. Pourtant, on a bien pensé à créer des festivals pour les musiques sacrées, du terroir, populaires… Mais aucun atelier de création n'a été organisé pour mettre en valeur le riche patrimoine oral algérien comme le diwan de Béchar, la hadra, le gnaoui… Prendre l'exemple sur cette association devrait s'inscrire dans les cahiers des charges de plusieurs organisateurs et ce, dans le but de permettre un meilleur rayonnement de notre richesse. En outre, la 10e édition du festival Mawazine du Maroc accueillera sur scène le grand Aldi Mi Ola ainsi que Cate Stevens. D'autres artistes sont également attendus pour ce grand événement. W. S.