On retrouve, cet été, Bilal dans un clip et sur le single Bienvenue chez les Bylka qu'il interprète aux côtés de Sinik et Big Ali. Un morceau qui figure sur la nouvelle compilation Rai'NB fever3. Le chanteur cheb Bilal vient de sortir une superbe compilation Best of, composée de deux volumes. Son dernier album, Amine Ya Rabi Amine, sorti courant 2008, continue à faire un tabac. Sa notoriété est telle qu'aujourd'hui on retrouve de nouveau, cet été, Bilal dans un clip et sur le single Bienvenue chez les Bylka qu'il interprète aux côtés de Sinik et Big Ali. Un morceau qui figure sur la nouvelle compilation Rai'NB fever3. Ce fan de Hasni et de Nass El-Ghiwane, le groupe marocain qui lui a donné envie de se lancer dans la chanson, a un avis catégorique sur sa conception du raï: «A la fin des années 1970, j'ai remarqué un essoufflement du genre ghiwane, malgré la force du texte et, en parallèle, une montée du raï, malgré la faiblesse des paroles. J'ai donc essayé de faire une musique qui marche au raï sur une inspiration ghiwane.» L'artiste a aussi pris part au mois de mai dernier à la 7e édition du Festival Mawazine Rythmes du monde de Rabat (Maroc). Né Moufok Bilal, le 23 juillet 1966 à Cherchell en Algérie, le jeune Bilal a été élevé par son grand-père à Oran et y a suivi les cours du conservatoire de musique. C'était un garçon plutôt sage qui n'aimait pas trop faire la fête. Il confie: «A Oran, je n'étais pas tellement branché raï. J'étais trop sérieux. J'avais dix-huit ans, on m'en aurait donné soixante! Et jusqu'à maintenant, je n'aime pas les sorties, les boîtes. Il n'y a que lorsque je suis sur scène que je me sens bien.» Parfaitement bilingue, cheb Bilal a aussi appris son métier en se produisant dans de nombreuses fêtes et mariages locaux, puis fonda son groupe, El Ahouar en 1980. Cheb Bilal continue son chemin dans la chanson raï et ne cesse de progresser. Après une longue série de cassettes produites par des éditeurs maghrébins, cheb Bilal avait enregistré Sidi Sidi, distribué par une major. Sidi Sidi avait été destiné à un marché plus large que celui de la seule communauté à laquelle il appartient. 1989, cap sur Marseille. Entre-temps, il y eut, surtout la célèbre Darja b'darja. Très vite en 1997, il sort son premier album Babor li jebni, qui veut dire «Maudit soit le bateau qui m'a amené». Cet album connaît un succès immédiat en Algérie. Sur cet album figure la célèbre chanson Ghorba ou l'hem. 2002, c'est la reconnaissance avec une signature dans un label important. Dans la cité phocéenne, ainsi qu'à Nimes, cheb Bilal continue d'écumer les manifestations en tous genres et fait connaître son oeuvre par la diffusion d'une soixantaine de cassettes audio. Dans une interview qu'il a accordée au journal L'Humanité, il indique: «Marseille a été un tournant dans ma carrière. Elle a fait de moi ce que je suis. C'est devenu ma ville. Au début, ça n'a pas été évident. Je travaillais dans un petit bar, sans papiers. J'avais peur que la police débarque et m'expulse...». Plus récemment, cheb Bilal a sorti Hadi Hala, en 2005 en France, sur Arabia Emi. Dans ce projet, cheb Bilal était resté fidèle à ses thèmes de prédilection, les amours contrariées, les petites mesquineries, les lâchetés quotidiennes, ou encore le «no futur» d'une jeunesse désoeuvrée et lasse. Ce morceau est subtilement arrangé par Mohamed Maghni, mieux orchestré et plus étoffé par la présence d'excellents musiciens comme, notamment, Mehdi Askeur de l'Orchestre national de Barbès, accordéon et choeurs, et Yann Péchin à la guitare. Les chansons de cheb Bilal offrent une véritable promenade méditerranéenne. cheb Bilal, discret, doucement mais sûrement, rejoint ainsi les cheb Khaled, Faudel et autres cheb Mami dans le club très fermé des vedettes du raï... Darja b'darja, Ghbentini ya denya, Ksemti belleh, Gouli Gouli, Rak retard, Kharejelha Tay Tay, Ça va Ça va, Lyem, Eddour, Ok Ok, Ma plus belle histoire, Kader rouhek, Sidi Sidi, Rak mrid, Parazard, Houma, Kif Kif, Bladi, Ntiya omri ou encore Chriki, Enti mhaboula, Ki deretli, Moulana sont autant de tubes que les Algériens connaissent très bien pour les avoir fredonnés au moins une fois dans leur vie ou écoutés à la radio et autres. Cet artiste, pourtant bien effacé que les autres, finit, par s'imposer grâce à la «moralité» de ses textes, et à la fraîcheur mélodique de ses chansons, bien entraînantes qui s 'écoutent partout, contrairement à d'autres chanteurs de raï.