Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi C'est la nouveauté qui s'est illustrée en matière de documents relevant de l'état civil à Constantine. La décentralisation du retrait de l'acte de naissance n°12 depuis le 2 janvier dernier a allégé un tant soit peu la souffrance des habitants puisque ces derniers le récupèrent dans la journée contrairement à ce qu'ils faisaient avant. Au moins une semaine était nécessaire pour se le procurer. Ainsi, la délocalisation, qui a concerné quatre arrondissements de la wilaya au début, a été élargie pour en toucher d'autres totalisant neuf arrondissements. «Actuellement, un travail se fait en amont pour permettre aux résidents de Oued El Had, El Hatabia, El Kheiria et Salah Bey de retirer leurs documents à partir des quatre antennes les plus proches de leur résidence», a confirmé le directeur des affaires publiques. En parallèle, les antennes communales ne désemplissent pas bien qu'on ne soit pas en période de rentrée scolaire et/ou sociale, périodes connues pour les files d'attente interminables devant les guichets des services d'état civil et autres administrations pour le retrait des pièces administratives nécessaires pour la constitution des différents dossiers. Le rush sur les antennes communales d'état civil n'en finit pas. C'est un rituel qui continue de hanter tous les citoyens ayant un dossier à constituer. L'avènement de l'acte de naissance biométrique spécial (le S12) a encore compliqué un peu plus la situation et rendu les espaces d'attente dans les mairies exigus, provoquant ainsi des bousculades et des prises de bec. La rentrée sociale n'est plus désormais la seule cause de l'allongement des files d'attente. Le citoyen frappe aux guichets quotidiennement. Dès l'ouverture des antennes, les agents de l'état civil se doivent de gérer et de satisfaire les demandeurs de plus en plus nombreux. «Lorsqu'au début le 12S concernait les passeports uniquement, nous en effectuions plus de 200 par jour. Mais avec l'élargissement de l'option qui était obligatoire pour les cartes d'identité, on a pratiquement triplé ce nombre», révèle le directeur de la réglementation et des affaires publiques, M. Bousba. «Malgré la demande incessante, je pense qu'on maîtrise convenablement la situation. Ceci dit, quatre guichets travaillant en toute transparence sont à la disposition du public et sont ouverts pour recevoir les demandes. Les délais de remise ne dépassent pas les 10 jours et s'il y a retard, il est dû principalement à un autre passage au crible : il est nécessaire de confirmer à titre d'exemple certaines mentions, dont le mariage, se rapportant à des personnes adultes. Sinon la transcription exacte des noms et prénoms en langue étrangère à partir d'un livret de famille. Sur ce dernier point, on n'a cessé de demander aux souscripteurs de formuler clairement leur patronyme», ajoutera-t-il. En ce qui concerne les résidents hors wilaya qui peinent à retirer ce fameux papier, des facilités leur ont été octroyées. «Je défie quiconque prétendre avoir passé la nuit pour obtenir son 12S», soutient le directeur.D'un côté, les bureaux ne désemplissent pas au quotidien et de l'autre, on peut y compter plus de 5 000 actes non encore récupérés par leurs demandeurs. C'est dire que la population manque un peu de civisme. «On passe la commande et on s'absente pendant plus de deux mois. Est-ce l'attitude d'un citoyen vraiment pressé de retirer son document ?» s'interroge le chef de service. Au plan chiffré, la wilaya de Constantine avec ses 12 communes auront livré jusqu'au 23 décembre 2010 plus de 60 542 actes de naissance spéciaux, dont 40 775 revenant au chef-lieu et 4 470 à la commune du Khroub. La faible part est revenue aux municipalités de Beni Hmidane, Aïn Abid et Benbadis avec respectivement 42 104 et 126 documents établis. Cela a rapport avec la densité de la population. Il va sans dire que les bousculades matinales diffèrent d'une commune à une autre, selon la démographie. Constantine détient un nombre record en la matière. En outre, plus d'un citoyen a signalé des erreurs dans les transcriptions, ce qui les oblige à refaire le même parcours du combattant une deuxième fois. Certains élus locaux imputent ces insuffisances et erreurs à des agents qui ne sont pas qualifiés pour assurer de telles fonctions alors que pour la direction ces erreurs sont des cas isolés qui nécessitent de légères rectifications.Concernant la décentralisation, une commission du ministère de l'Intérieur a sillonné la commune pour étudier l'option. «Ce ne sera qu'une question de quelques mois peut-être…» laisse-t-on entendre auprès des services de l'état civil.