Photo : Riad Par Youcef Salami L'indice des prix à l'importation de marchandises est en baisse. L'Algérie, qui importe plus qu'elle n'en vend, en tirera-t-elle profit pour autant ? Pas tout à fait. Les importations ont enregistré une baisse de seulement 0,6% sur les neuf premiers mois de l'année écoulée, selon l'Office national des statistiques (ONS), cité par l'APS. En valeur, cela correspond à 2 198,3 milliards de dinars contre 2 186,2 milliards de dinars, en 2009, ce qui est peu. Les prix à l'importation dont il est question ont enregistré une baisse de ,6%. L'évolution de l'indice des prix n'a cependant pas touché tous les groupes des importations. Des baisses plus prononcées ont été relevées dans les groupes de biens de consommation non alimentaires (-28,7%), les produits bruts (-21,5%), l'alimentation, les boissons, les tabacs (-6,7%) et les demi-produits avec -1,7%. Le groupe des biens de consommation non alimentaires est constitué essentiellement des médicaments, véhicules et accessoires, réfrigérateurs et congélateurs, etc. Quant au groupe alimentation, boissons, tabacs, il regroupe notamment les céréales, la semoule et la farine, les laits, les produits laitiers, les sucres, le café et le thé. En revanche, des augmentations de prix à l'importation ont été enregistrées pour les groupes équipements agricoles avec 27,9% et équipements industriels (7,8%). Il s'agit des équipements nécessaires au transport de personnes et de marchandises, aux industries des turbines et turboréacteurs, des pompes, des articles de robinetterie et de transformateurs électriques, comme l'expliquent les services de l'ONS. Le groupe des matières premières, énergies et lubrifiants, constitué des huiles, des goudrons, de l'hydrogène et des gaz rares, des hydrocarbures acycliques, a connu, lui aussi, une hausse ; elle est estimée à 6,2%. Ces augmentations n'ont toutefois pas de conséquences majeures sur le total des importations, compte tenu de leur faible poids dans la structure des importations. Il ressort de la répartition des importations de marchandises par zone géographique, que l'Union européenne (UE) reste un des partenaires traditionnels de l'Algérie. Plus de la moitié de nos importations en proviennent. L'Algérie en a importé pour 1 102,8 milliards de dinars, soit une baisse de 4,8% par rapport aux neuf premiers mois de 2009 (1 154,7 milliards de dinars). L'Asie, continent tourné vers l'exportation, fait concurrence à l'UE, relève l'ONS. Cette tendance est due essentiellement aux avantages en termes de prix à l'importation tirés des pays d'Asie, qui restent plus attractifs que ceux des pays européens, ce qui explique d'ailleurs la hausse des importations en provenance d'Asie puisque leur part continue à augmenter pour atteindre 24% durant les neuf premiers mois de 2010. En valeur courante, les importations de marchandises asiatiques sont passées de 502,5 milliards de dinars durant les neuf premiers mois de 2009 à 524 milliards de dinars en 2010, en hausse de 4,3%, précise l'Office. Les autres pays d'Europe représentent 7,6% des importations totales, l'Amérique latine (6,4%), l'Amérique du Nord (5,9%), les pays arabes (2,8%), les pays du Maghreb (1,2%) et les pays d'Afrique (1,1%), ajoute l'ONS. L'évolution globale des volumes importés lors des neuf premiers mois de 2010 par rapport à la même période de 2009 est de 1%. A noter que l'indice à l'importation a enregistré un recul de 2,2% en 2009, soit la première baisse après des hausses successives depuis 2003, selon les services de l'ONS.