Un télescope de la Nasa en orbite a trouvé plus de 50 planètes qui pourraient être habitables. En tout juste un an, le télescope Kepler a déjà repéré 1 235 possibles planètes hors de notre système solaire. Et 54 d'entre elles semblent être dans la zone propice à la vie - surnommée la «Goldilocks Zone» (la zone Boucles d'or) parce qu'elle n'est ni trop froide ni trop chaude -, explique le chef du projet Kepler, William Borucki, à l'agence Associated Press. Pour l'instant, on pensait qu'il existait seulement deux planètes hors de notre système solaire dans la zone habitable, et même ces deux découvertes sont très discutées. Alors 54… C'est «une quantité énorme, une quantité inconcevable. C'est extraordinaire de voir un nombre aussi élevé parce que, jusqu'à maintenant, on en avait zéro», ajoutera-t-il.Il n'est pas encore confirmé que ces 1 200 corps astraux découverts soient des planètes. Pour le chef du projet Kepler, ça arrivera pour 80% d'entre eux. Il s'agira ensuite de prouver qu'une planète confirmée recueille bien les conditions basiques pour accueillir des organismes vivants : au niveau de sa taille, de sa composition, de sa température et de la distance à laquelle elle se trouve de son étoile (soleil). Et c'est sans compter des aspects plus spécifiques, comme les conditions atmosphériques ou la présence d'eau et de carbone, pour lesquels il faut des télescopes qui n'ont pas encore été fabriqués. Mais ce n'est pas parce que ces planètes sont habitables qu'il faut s'attendre pour autant à 54 types d'extraterrestres différents. Mars est à ce titre un bon exemple. Et quand les scientifiques parlent de chercher des organismes vivants, il ne s'agit pas nécessairement de vie intelligente. Ils incluent aussi bactéries, moisissures ou même des formes de vie qu'on ne connaît absolument pas.Avant l'annonce de la découverte de Kepler, le nombre de planètes en dehors de notre système solaire était de 519, ce qui veut dire que Kepler peut tripler le nombre de planètes connues. Grâce aux observations du télescope, on a déjà découvert qu'il y avait beaucoup plus de planètes relativement petites et beaucoup plus d'étoiles avec plus d'une planète en orbite autour de chacune d'elles, c'est autant d'espoir dans la recherche de vies extraterrestres. Comme l'explique le chef du projet Kepler - qui travaille dessus depuis 20 ans - au New York Times, «j'ai fait valoir que Kepler est plus important que le télescope spatial Hubble. Nous fournissons les données dont l'humanité a besoin pour se déplacer dans l'espace». Mais on n'en est pas encore là. Les étoiles observées par Kepler ont beau être dans la voie lactée, elles sont tellement loin de nous que, pour atteindre certaines d'entre elles, le voyage durerait des millions d'années avec nos technologies actuelles.L'astronome Debra Fischer de l'Université de Yale, qui ne fait pas partie de l'équipe du projet Kepler mais travaille comme expert externe pour la Nasa, dira que cette nouvelle information affermi les espoirs des scientifiques de mondes où une vie peut se développer. «Je pense différemment aujourd'hui, en apprenant les nouveaux résultats des observations de Kepler, que je ne le faisais il y a semaine», dira Mme Fischer. R. C.