Photo : M. Hacène Par Adel Bounaceur Pour le premier match officiel, le talent des individualités de la sélection algérienne et l'assise collective ont pesé lourd devant l'absence d'application des Ougandais. Avec un effectif au grand complet et un moral au beau fixe, l'équipe algérienne était fin prête pour livrer un duel audacieux face au finaliste du tournoi du bassin du Nil. Le peu de supporters soudanais, tous acquis à la cause des Fennecs, se sont régalés des prouesses techniques des Verts. Quant à l'adversaire, il a dû, au fil de la rencontre, se rendre à l'évidence et réaliser que l'Algérie était un os dur à avaler et qu'il avait affaire à plus fort que lui. En effet, après avoir fait illusion pendant les dix premières minutes de jeu, avec un pressing constant, une bonne circulation du ballon et des centres menaçants, les Ougandais ont rapidement versé dans l'euphorie excessive et l'emballement injustifié. Ce qui a piqué au vif les Algériens et les a fait sortir de leur léthargie, puisque quelques minutes plus tard, le festival allait débuter, grâce au but-exhibition de Soudani Hillel, mais vite refusé par l'arbitre après l'avoir validé une première fois. Cette réalisation allait montrer la voie à Djabou et aux autres, talentueux et opportunistes. Dix-sept minutes ont suffi aux Algériens pour asseoir leur supériorité lorsque le métronome Abdelmoumene Djabou, d'une superbe frappe du gauche des 20 mètres, montrait la voie du succès à ses coéquipiers qui ont par la suite dominé les débats face à un adversaire assez limité et manifestement handicapé par la pelouse synthétique du Stade international de Khartoum. L'effondrement des capés de Bobby Williamson est à chercher aussi dans la manière avec laquelle ils ont appréhendé le match après les vingt premières minutes de jeu. En effet, la bonne organisation du début a cédé la place à la confusion des postes et des rôles, au jeu brouillon et viril et à l'affolement. Bref, les trois compartiments de jeu, sous le poids de l'enjeu et de la valeur intrinsèque des Verts, ont laissé entrevoir des failles et des lacunes évidentes. Après le second but de Hilal Soudani à la 62e minute, les capés de Benchikha n'ont fait que gérer la partie, jouant à l'économie sans prendre trop de risques contre des Ougandais qui ont totalement abdiqué après la sortie d'Odur. Le coach des «Zèbres» ougandais a beau tenter d'y remédier par les changements de joueurs et d'options tactiques mais rien n'y fait. Les Algériens s'accrochaient avec pugnacité à leur précieuse victoire. De l'avis même de leur coach, les Ougandais étaient incapables de tenir le rythme imposé par les Fennecs après le second but et de résister à leurs assauts rageurs jusqu'au bout. Car, une fois la sérénité mentale altérée, le relâchement et la confusion prennent, selon lui, le dessus et empêchent toute réaction efficace. Les hommes d'Abdelhak Benchikha ont signé leur première victoire dans le CHAN 2011, qui leur permet de prendre la tête du groupe A grâce à une meilleure différence de buts que le Soudan. «Le premier match dans un tournoi est toujours important pour la suite de la compétition. Nous avons réussi à remporter notre première victoire, ce qui nous permettra de préparer sereinement les deux prochaines rencontres», a déclaré le sélectionneur national. Il reste deux matches décisifs qu'il faut bien négocier, à commencer par celui de demain contre le Gabon, qui s'annonce important pour les deux équipes. Lanterne rouge du groupe A, les Gabonais n'ont plus droit à l'erreur et se doivent de réagir dès le deuxième match, alors que les Algériens tenteront de confirmer leur bonne prestation.