La colère des paramédicaux n'a pas baissé d'un iota, alors que la grève illimitée initiée par le SAP se poursuivait, hier, pour la deuxième journée au sein des hôpitaux et des établissements de santé. Les grévistes se disent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications, dont la revalorisation de leurs salaires et l'élaboration de leur statut particulier. Tutelle et syndicat se rejettent la balle dans un conflit qui ne semble pas près de trouver son épilogue. Du moins, les déclarations faites par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, n'agréent pas les professionnels paramédicaux qui relèvent, dans les propos de ce dernier jugés contradictoires, une volonté d'entretenir le statu quo. Le premier responsable du secteur, tout en se disant prêt à faire participer la corporation à l'élaboration de son statut particulier, a affirmé que ce dernier a été ficelé et déposé au niveau de la Direction générale de la fonction publique (DGFP). Une déclaration démontée par le SAP, dont le secrétaire général a fait remarquer que si, réellement, le dossier avait été déposé à la DGFP, les paramédicaux auraient été rendus destinataires d'un procès-verbal, ce qui, selon lui, n'est pas le cas. En tout cas, la tutelle ne semble pas se départir de la manière dont les conflits socioprofessionnels ont été gérés jusqu'ici, alors que l'actuel ministre avait, juste après sa nomination, donné l'impression de mieux comprendre les problèmes des différentes corporations du secteur de la santé et d'être un homme de dialogue. Jusqu'à hier, on assistait à la guerre des chiffres, le SAP avançant des taux de suivi considérables (90%), le ministère soutenant que seuls 11,24% des paramédicaux ont débrayé. Réitérant à chacune de ses sorties que la justice a déclaré illégale cette grève qu'il estime lui-même «non fondée», M. Ould Abbès a tenu à indiquer que «les établissements publics sont opérationnels et que les professionnels dans leur ensemble sont mobilisés pour la prise en charge des citoyens». R. M. Bouira : les syndicalistes avancent un taux de 55% Au deuxième jour de la grève illimitée déclenchée par le syndicat des paramédicaux le SAP, les représentants de cette corporation ont choisi de tenir un rassemblement au niveau de l'EPSEP de Bouira afin d'afficher leur détermination pour la poursuite du mouvement, selon eux, jusqu'à satisfaction de leurs revendications par le ministère. Pour les syndicalistes, l'adhésion à la grève est totale au niveau des structures hospitalières à l'est de Bouira, alors qu'au niveau du chef-lieu de la wilaya, il oscillerait entre 30 et 50%. Ce qui représente, d'après eux, un taux de suivi de 55% pour l'ensemble des EPSP et les EPH de la wilaya. L'occasion de ce rassemblement a été saisie par les syndicalistes pour mobiliser davantage les troupes afin d'amener les pouvoirs publics à aller dans le sens voulu, à savoir la promulgation d'un nouveau statut particulier de leur corps qui porte, aussi, essentiellement sur l'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux. Deux revendications nécessaires à la revalorisation du métier des paramédicaux. N. H.