Les paramédicaux exerçant dans les hôpitaux et les polycliniques ont observé, hier, une grève décidée par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Selon les responsables de l'organisation syndicale, pas moins de 87 % des paramédicaux se sont mobilisés au niveau national, lesquels entendent prolonger leur mouvement aujourd'hui et enclencher un débrayage illimité dès le 8 février. Les paramédicaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau "A" catégorie "11", ont expliqué à l'APS des grévistes des hôpitaux et des polycliniques d'Alger. Les grévistes demandent également à être intégrés dans le système LMD (Licence-master-doctorat) pour bénéficier d'une formation (Bac+4) afin d'être "plus performant" et de prodiguer de "meilleurs soins" pour les malades, ont-ils expliqué. Pour la représentante des paramédicaux au CHU Bachir-Mentouri de Kouba, Mme Khodja, la corporation "ne veut plus des promesses et interpelle le ministère pour promulguer le statut particulier tel qu'il a été décidé par la commission mixte SAP-ministère". "Nous poursuivrons notre grève demain et si nos revendications ne sont pas concrétisées nous entamerons une grève illimitée à partir du 8 février", a-t-elle dit. D'autres grévistes de l'hôpital, qui compte quelque 375 paramédicaux, ont affirmé qu'ils ne sont "pas contre les malades" et assurent le service minimum, affirmation qu'un responsable de l'hôpital a confirmée. Le chargé de l'organique du même hôpital, coordinateur des activités paramédicales, Selmati Zoubir, a regretté que le ministère "fasse des promesses qu'il ne tient pas depuis 3 ans". Il a également déploré que la tutelle "négocie avec l'Union générale des travailleurs algériens et pas avec le SAP" qui est, selon lui, "plus représentatif". Au CHU Mustapha-Pacha, la grève a été également observée a-t-on constaté sur place. Au Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), les paramédicaux se sont dit "décidés à ne pas lâcher prise" jusqu'à la promulgation de leur statut particulier. Le secrétaire général de la section syndicale de la SAP du CPMC, Hassan Tamourt, a indiqué que le syndicat a décidé que le service minimum soit assuré par 10% des paramédicaux au niveau des établissements hospitaliers publics. Il a expliqué que l'intégration des paramédicaux à la catégorie 11 de la grille des salaires leur permettra de bénéficier de 40% d'indemnités, alors que la catégorie 10, dans laquelle ils sont classés actuellement, "ne leur permet d'avoir que 25% d'indemnités sur le salaire de base". Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général du SAP, Lounès Ghachi, a souligné que "le ministre a déclaré avoir déposé le statut particulier mais que son encrage juridique n'a aucune valeur pour nous". "Pour arrêter notre mouvement, nous voulons un engagement concret de la part du ministère de la Santé", a-t-il dit. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès avait assuré, la semaine dernière, avoir pris en charge les deux revendications majeures des paramédicaux, à savoir, la catégorie 11 et le LMD. "J'ai informé le directeur général de la Fonction publique que le dossier inhérent au statut particulier des paramédicaux, avec tous les articles y afférant, sera sur son bureau dès cet après-midi" (lundi 24 janvier), avait fait savoir M. Ould Abbès lors d'une réunion tenue avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Pour le ministre de la Santé, il ne fait pas de doute que c'est-là un "précieux acquis" en faveur des 90 000 paramédicaux travaillant dans différentes structures hospitalières à travers le pays. "Evidemment, le nouveau statut particulier des paramédicaux ne pourra qu'influer positivement sur le plan de la carrière (des paramédicaux) et de leur salaire", avait-il dit, soulignant que le régime indemnitaire sera appliqué avec un effet rétroactif, depuis janvier 2008. Le SAP avait décidé, lors de sa réunion de son Conseil national, jeudi dernier, une grève de deux jours. Son secrétaire général animera une conférence de presse mercredi au CHU Mustapha-Pacha.