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L'armée face au système
Les 18 jours qui ont fait tomber Moubarak
Publié dans La Tribune le 12 - 02 - 2011

Le discours de Moubarak, prononcé jeudi soir, a brisé tous les espoirs de voir la révolte populaire aboutir, au bout de son 18ème jour, à un changement substantiel du régime. Hier, la réaction de la rue a été plus radicale puisque les rassemblements circonscrits dans des espaces précis ne suffisaient plus. Les manifestants ont décidé de marcher sur le Palais de l'arabité, siège de la Présidence et sur le siège de la télévision égyptienne, symbole du régime. L'attitude de l'armée égyptienne est des plus ambiguës, dans la mesure où le communiqué numéro deux, hier, du conseil supérieur des forces armées s'est contredit avec le contenu du communiqué numéro un. Dans ce dernier, les forces armées ont clairement affirmé leur soutien aux «revendications légitimes du peuple». Dans le communiqué d'hier, l'armée exprime son soutien au contenu du discours de Moubarak et appelle les manifestants à rentrer chez eux. Ces derniers se sont sentis trahis par la force qu'ils considéraient comme leur alliée naturelle et ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur logique,
advienne que pourra. Un bras de fer est désormais engagé entre un système qui veut se maintenir et une population qui, d'Alexandrie à Louksor, n'a plus rien à perdre et se dit prête à faire face au pire. Le pire est présenté en des termes voilés dans le communiqué numéro deux de l'armée qui menace indirectement d'intervenir et de mettre un terme aux manifestations. A ce titre, le risque de
dérapage, de provocation et de violence n'est pas à écarter, à moins que l'armée reste fidèle à sa position initiale, à savoir son refus d'intervenir contre les manifestants. Le système après avoir tablé sur l'usure et la lassitude des manifestants qui, depuis près de vingt jours, résistent à tous les subterfuges d'un régime rompu aux manœuvres et à la manipulation, semble être plus en clin à
défendre Camp David que de répondre aux attentes des citoyens. Manifestement, la rue égyptienne connaît parfaitement le régime et refuse, à ce titre, de faire confiance à ses «engagements» vite contredits par ses actes. L'armée qui se présentait jusque-là comme un arbitre et garant de la sécurité des manifestants, commence, à apparaître aux yeux de la rue comme l'allié du système avec ou sans
Moubarak. A ce propos, pour l'institut Stratfor, spécialisé dans les questions stratégiques, la question pour l'armée reste davantage de préserver un régime dont elle est l'épine dorsale, que de sauver la mise au président Moubarak. Le fait que le Président veuille rester en fonction «provoque une crise énorme pour l'armée égyptienne», dont «l'objectif n'est pas de sauver Moubarak, mais le régime fondé par Gamal Abdel Nasser» après le renversement de la monarchie en 1952. L'armée est face à trois options, selon une note de Stratfor : - «Ne pas intervenir» face aux manifestations, mais elles pourraient alors prendre une tournure insurrectionnelle.
- Utiliser «la troupe et les blindés» pour tenter de contenir la foule, au risque de sacrifier l'image de l'armée sans garantie de sauver le régime. - «Organiser un coup et renverser Moubarak» si cela permet d'éviter au régime de sombrer, ou d'avoir à tirer sur la foule. Pour Emad Gad, du centre Al Ahram d'études politiques et stratégiques du Caire, l'armée chercherait toujours à «se présenter comme une garante, comme un médiateur» pour éviter de se retrouver face à des choix radicaux. «Elle sait que le régime n'a plus de crédibilité, alors qu'elle a réussi à préserver la sienne», ajoute-t-il. Pour le politologue Amr Chobaki, les annonces de l'armée «ne traduisent pas un soutien à la personne de M. Moubarak, mais plutôt un soutien à une transition au travers d'un processus constitutionnel» qui ne mette pas en péril le système. Toutefois, «il n'est pas sûr que cela suffise» pour ramener le calme car quels que soient les efforts de l'armée pour ne pas le lâcher, «Moubarak apparaît toujours en retard face aux événements», affirme-t-il. «La façon dont il a parlé jeudi» pour annoncer le transfert de ses prérogatives à son vice-président, mais sans quitter ses fonctions, «était catastrophique et arrogante», selon M. Chobaki.
A. G.


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