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Des millions d'Egyptiens dans la rue: Déferlante populaire en Egypte
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 02 - 2011

C'est fini pour Moubarak. Le peuple d'Egypte a marché et lui a signifié qu'il est fini et que les soutiens extérieurs ne les impressionnent pas. La marche du million est devenue la marche des millions, la marche du peuple. En un mot, une révolution dont les effets vont être considérables de l'Atlantique au Golfe.
Journée historique hier en Egypte, où plus d'un million de personnes - deux millions, selon certaines estimations - sont sorties au Caire et dans de nombreuses villes égyptiennes pour sommer le président Hosni Moubarak de partir lui et son régime. La place Ettahrir et les avenues environnantes étaient déjà pleines de monde en début d'après-midi, mettant fin définitivement au doute sur le fait que Moubarak et son régime sont totalement vomis par les Egyptiens. La marche du «million» est devenue celle des millions. Les manœuvres du régime pour gagner du temps et préparer une défense face à la déferlante populaire ont échoué. La notion tant galvaudée de peuple avait du sens hier en Egypte. Ni la résistance du régime, ni les soutiens que lui apportent des Occidentaux soucieux des intérêts d'Israël, n'arrivent plus à bloquer le mouvement des Egyptiens - pauvres ou riches, musulmans ou chrétiens, laïcs, islamistes ou nationalistes – vers la réappropriation de leur destin. Le pouvoir était virtuellement entre les mains du peuple, il ne restait plus au régime qu'à négocier sa reddition. Sans gloire.
Les Egyptiens, après les Tunisiens, ont, au 8e jour d'une révolte devenue révolution, confirmé qu'ils ont créé un formidable big-bang démocratique dans le monde arabe. Il est en train d'emporter le régime Moubarak. La veille de la grande marche, le général Omar Souleïmane, patron des services, nommé vice-président, est intervenu à la télévision pour indiquer qu'il était mandaté par Hosni Moubarak pour engager un dialogue avec l'ensemble des partis politiques sur des réformes constitutionnelles et législatives. Une réponse déjà dépassée par le mouvement du peuple égyptien qui refuse un quelconque rôle au président Moubarak dans le passage à la nouvelle ère.
Le signal de l'armée
L'armée, qui semblait hésitante depuis le début du mouvement, a signifié clairement qu'elle ne réprimerait pas la «marche du million» et qu'elle jugeait «légitimes» les revendications du peuple. «Les forces armées sont dans la rue pour vous (...). Vos forces armées n'ont jamais recouru à la force contre ce grand peuple qui l'a toujours soutenu, et ne le fera jamais», a indiqué un porte-parole de l'armée.
Les forces armées, «comprenant la légitimité des revendications du peuple et assumant ses responsabilités dans la protection de la patrie et des citoyens (..), affirment que la liberté d'expression de manière pacifique est garantie à tous», a-t-il poursuivi. Comme la revendication n°1 du peuple est le départ de Moubarak, il n'était pas faux d'y voir le signal qu'elle ne versera pas le sang des Egyptiens. C'est en tout cas un signal qui a rassuré les Egyptiens et les a convaincus qu'ils pouvaient sortir en masse. Ils l'ont fait en masse. Et hier, il était clair que la légitimité de l'ensemble du régime était finie. Le pouvoir est virtuellement vacant.
Le sort de Moubarak a été scellé, l'enjeu est comment organiser le changement. L'opposition égyptienne a fait savoir qu'elle n'engagerait pas de dialogue sur une transition politique avant le départ de Moubarak. «Notre première exigence est le départ de Moubarak. Seulement après cela, un dialogue pourra débuter avec la hiérarchie militaire sur les détails d'un transfert pacifique du pouvoir», a déclaré Mohamed El-Beltagi, ancien député des Frères musulmans. Essam El-Erian, de la même organisation, a esquissé comment ce transfert sera organisé : «Un gouvernement temporaire doit être formé avant des élections. Ce régime et ce parlement n'ont aucune légitimité».
Aucune négociation avant le départ de Moubarak
Un comité représentant les forces de l'opposition égyptienne a publié un communiqué qu'il n'entamerait pas de négociations avant le départ du président Hosni Moubarak, au 8e jour d'un mouvement de protestation massif. Le comité «n'engagera pas de négociations avant le départ du président de la République», annonce le communiqué signé par plusieurs figures de l'opposition, parmi lesquelles Mohamed El Baradei et l'ancien candidat à l'élection présidentielle Ayman Nour. L'adjoint du Guide suprême des Frères musulmans, Rachad al-Bayyoumi, a récemment affirmé que ce comité exigeait le départ du président Moubarak et la formation d'un gouvernement d'union nationale pour préparer des élections «transparentes». «Au nom du peuple et des manifestants», le comité veut «le départ du régime, la dissolution de l'Assemblée du peuple, la formation d'un gouvernement d'union nationale de transition pour la gestion des affaires courantes chargé de préparer des élections transparentes», a-t-il expliqué.
La pression sur Moubarak est devenue considérable. Alors que Mohamed El Baradei lui tendait la perche pour une «sortie honorable» en affirmant que «nous allons tourner la page. Pour le passé, nous pardonnons». Mais hier, à son arrivée à la place Ettahrir, il signifiait déjà qu'il ne restait plus de temps à Moubarak. Les Egyptiens «veulent en finir aujourd'hui, sinon vendredi au plus tard», a-t-il déclaré.
Mais beaucoup d'Egyptiens commencent à perdre patience devant la persistance de Moubarak à s'accrocher contre la volonté du peuple. Le poète Fouad Negm a exprimé cette impatience : Hosni Moubarak de «chef de gang» dont les décisions n'empêcheront pas la chute du régime. Il a qualifié les membres du gouvernement qui ont prêté serment devant Moubarak de «groupe de voleurs» et a promis que le «peuple égyptien pourchassera tous les corrompus qui l'ont volé, même s'ils fuient à l'étranger».
Dans la manifestation du Caire, on évoquait déjà une marche sur le palais de Moubarak, alors que d'autres envisageaient son procès. Les manifestants envisageaient de rester sur place, seuls les comités de vigilance devaient retourner dans les quartiers pour éviter les actions des nervis du régime. Les Egyptiens ont parlé. Ni Washington, ni Bruxelles et encore moins Tel-Aviv ne les empêcheront d'aller au bout de la libération. Place Ettahrir, la révolution est bien en marche.


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