Photo : M. Hacène Par Samir Azzoug La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) maintient son appel à la mobilisation populaire pour une marche aujourd'hui même, de la place du 1er-Mai à celle des Martyrs. La réunion tenue à huis clos, le 15 février, a été clôturée, après l'évaluation de la première marche du 12 février avortée par l'impressionnant dispositif des services d'ordre qui ont littéralement occupé Alger, par la tenue cyclique de manifestations chaque samedi. Qualifiant la manifestation du 12 de «succès», la CNCD a félicité les manifestants pour leur «courage» qui a réussi à «briser le mur de la peur». Forte de cette évaluation, la Coordination appelle «tous les Algériens, jeunes, femmes, chômeurs, retraités, travailleurs, cadres… à participer massivement à une marche pacifique le 19 février à 11 heures, de la place du 1er-Mai à la place des Martyrs». «La prochaine manifestation de samedi (aujourd'hui) se prépare bien. Il y a moins de peur», affirmait Fodil Boumala, l'un des membres de la Coordination après la réunion. Sur la page Facebook de la CNCD, la même personne a appelé à une autre manifestation hier, vendredi, à la place du 1er-Mai, l'heure fixée étant 14 heures. A ladite heure, seule une poignée de journalistes et un nombre important des forces de l'ordre occupaient les lieux. Les facebookers n'ont donc finalement pas suivi le mouvement. Rappelons que le 12 février passé, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie avait bravé l'interdit en décidant, malgré le refus d'autorisation des pouvoirs publics, d'organiser une marche pacifique. Empêchée par la police, elle se transforme en un rassemblement à la place du 1er-Mai. Le taux de mobilisation était timide. Entre 2 000 et 3 000, selon les organisateurs, à peine 250 d'après le ministère de l'Intérieur. Le nombre d'arrestations fait également polémique puisque les premiers parlent de 300 interpellations et les seconds donnent le chiffre de 14 manifestants arrêtés. Pour l'heure, aucun indice ne permet de mesurer l'ampleur de la mobilisation pour la marche d'aujourd'hui. Si les membres de la Coordination espèrent une adhésion plus massive des citoyens à la manifestation, les pouvoirs publics n'ont toujours pas fait entendre leur son de cloche. Vont-ils interdire la marche, réprimer la manifestation ou simplement la canaliser ? Les promesses du régime de lever l'état d'urgence à la fin du mois et autres décisions connexes ont-elles eu un écho chez les citoyens et calmé leurs ardeurs ? La CNCD mobilise-t-elle ? Autant de questions qui restent posées tant que la rue n'a pas exprimé sa position. «L'Algérie est vraiment en marche pour un changement. Notre lutte dépasse la levée de l'état d'urgence», soutenait un membre de la Coordination. On attendra la réponse du peuple.