Les relations entre l'Algérie et l'Espagne ont connu des «avancées substantielles» depuis la dernière réunion bilatérale de haut niveau, le 7 janvier 2010, tant en matière de développement du dialogue politique que de promotion des liens de coopération multiforme entre les deux pays. Ce constat a été réaffirmé vendredi dernier, à Madrid, par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et son homologue espagnol, Mme Trinidad Jimenez, à l'occasion de la visite de travail qu'il effectue dans la capitale espagnole. Les entretiens, qui ont donné lieu à une «évaluation exhaustive» de l'état des relations et de la coopération algéro-espagnoles, ont permis aux deux ministres de se féliciter de la maturité des relations bilatérales. Ils ont estimé qu'un «potentiel de coopération important» existe et doit être exploité par les deux pays, particulièrement en matière de partenariat et d'investissement, d'autant que la mise en œuvre du plan quinquennal d'investissements publics 2010-2014 en Algérie offre des «opportunités importantes» aux entreprises espagnoles. Au plan régional, les deux parties ont rappelé leur soutien aux efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, pour trouver une solution à ce conflit dans le «strict respect du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», souligne le communiqué. S'agissant de la situation dans la région du Sahel, les deux ministres ont mis en relief la «pertinence» de la démarche commune des pays de la région pour assurer la stabilité et la sécurité dans cette partie du monde «à travers des programmes de coopération intégrant la double dimension sécuritaire et de développement local». En ce qui concerne l'Union pour la Méditerranée, ils ont souligné leur «attachement» à ce processus de coopération multilatérale et à sa «nécessaire revitalisation sur des bases permettant une prise en charge effective des préoccupations de paix, de sécurité et de coopération de l'ensemble de la région euro-méditerranéenne». Les deux ministres ont également évoqué la situation prévalant actuellement dans certains pays arabo-musulmans, soulignant la «primauté du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et des peuples». Lors d'un point de presse, les deux ministres ont mis en valeur le caractère «stratégique» des relations d'ensemble et du partenariat entre l'Algérie et l'Espagne, en soulignant notamment la qualité du dialogue politique qui unit les deux pays au plus haut niveau. Le chef de la diplomatie algérienne, en réponse à une question sur la situation dans certaines parties du monde arabe, a affirmé : «L'Algérie, naturellement à l'écoute de cette évolution, refuse toute ingérence dans les affaires intérieures des Etats, conformément à ses principes bien établis.» En ce qui concerne la situation intérieure en Algérie, il a tenu à rappeler que «l'ensemble des mesures arrêtées lors du Conseil des ministres du 3 février 2011, tout particulièrement la levée de l'état d'urgence, ainsi que les décisions relatives à la prise en charge des volets économique et social s'inscrivent dans le prolongement d'une démarche initiée de longue date dans le cadre de l'approfondissement des réformes politiques et économiques engagées par l'Etat». Au cours de sa visite, M. Medelci a eu une série d'entretiens avec des responsables espagnols, dont le ministre de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, M. Miguel Sébastien. Les deux ministres se sont félicités de l'entrée en service prochaine du gazoduc Medgaz et ont convenu de la création d'un «mécanisme bilatéral d'encadrement et d'impulsion des actions de partenariat». En plus de l'entretien avec le président du Sénat espagnol, le chef de la diplomatie algérienne a été reçu en audience par M. Alfredo Rubalcaba, premier vice-président du gouvernement espagnol. A. R.