Photo : S. Zoheir Par Kamel Amghar Les clubs des deux ligues professionnelles I et II ont, en ce moment, de sérieux soucis financiers. Faute de s'ouvrir au capital privé, les sociétaires de l'élite footballistique ont beaucoup de mal à faire face aux dépenses quotidiennes. Les frais de préparation, les charges de déplacement, la masse salariale des joueurs et des techniciens ont déjà englouti les maigres économies du mouvement associatif qui continue de présider «jalousement» aux destinées de la quasi-majorité des équipes. A quelques jours du début de la phase-retour, de nombreuses formations se déclarent en «cessation de paiement » et appellent au secours les pouvoirs publics. Une équipe comme le CRB (8ème au classement) s'avoue incapable d'effectuer le prochaindéplacement en dehors faute d'argent. Afin de se sortir de cette mauvaise passe, les sociétaires des deux ligues I et II se sont constitués en association pour solliciter en urgence l'aide publique, promise en début de saison. En effet, dans le but d'inciter les clubs à se professionnaliser, l'Etat s'était engager à apporter un soutien conséquent à tous ceux qui y souscriraient. Un fonds de soutien aux clubs professionnels de football a été conséquemment créé par le décret exécutif n°11-23. Le ministère de la jeunesse et des sports, en sa qualité d'ordonnateur de ce fonds (dotation de l'Etat et dons et legs divers), devrait couvrir à hauteur de 80% la réalisation de centres d'entraînement et l'acquisition de bus pour les déplacements. Ce compte d'affectation spécial contribue aussi aux dépenses liées à la prise en charge de 50% des frais de déplacement par avion à l'intérieur du pays comme à l'extérieur dans le cadre des compétitions africaines ou arabes. Cette subvention étatique consacre, par ailleurs, un volet conséquent aux jeunes catégories et à la formation. Face à leurs difficultés présentes, les clubs réclament la mise en œuvre d'urgence de ce programme pour les sauver d'une «faillite» quasicertaine. L'ACP (association des clubs professionnels) revendique, en outre, la suspension des charges fiscales et parafiscales ainsi que la réactivation des aides allouées par les collectivités locales (APC et APW). Faute d'une réponse positive à leurs doléances, les membres de l'ACP menacent de boycotter les championnats professionnels à compter du 18 mars prochain. Il est vrai que le soutien promis par l'Etat, à l'entame du professionnalisme, devrait se concrétiser dans des délais raisonnables. C'est un contrat moral que l'Etat doit respecter coûte que coûte En revanche, il convient de reconnaître que l'appui des collectivités locales devrait bénéficier aux clubs amateurs et autres petits clubs locaux. Concernant les charges fiscales, les sociétaires des ligues I et II peuvent, à la limite, solliciter un échéancier, mais pas l'effacement pur et simple de la totalité de la dette. Prétendre le contraire reviendrait à promouvoir l'amateurisme. Un club de foot professionnel est une entreprise. C'est comme tel qu'il devra assumer toutes ses responsabilités. Les présidents de club, qui fonctionnent encore comme des activistes associatifs, doivent impérativement passer la main à de vrais managers et à des investisseurs sérieux ayant les moyens de leur politique.