Le football algérien se prépare à passer au professionnalisme dans les jours qui viennent. Tous les clubs de division I et division II mettent les dernières retouches pour répondre au cahier des charges qui fixe, désormais, les nouvelles règles du jeu à onze. 14 clubs sur les 16 que compte la DI ont déjà déposé leurs dossiers au niveau de la FAF.Pour la DII, 11 équipes ont effectué les mêmes formalités. Afin de permettre à toutes les formations de se conformer aux nouveaux textes, l'instance fédérale a prorogé les délais de remise des candidatures au 8 du mois d'août prochain. Il va sans dire que toutes les associations ont manifesté leur intérêt à s'inscrire dans la nouvelle démarche. Les sociétaires des Ligue I et II comptent ainsi tirer profit des avantages accordés dans ce sens par les pouvoirs publics.Rappelons que l'Etat algérien s'est fortement engagé à accompagner le processus de conversion de toutes les associations en entreprise. Les subventions promises par les plus hautes autorités du pays portent notamment sur un prêt de 100 millions de dinars avec un taux d'intérêt symbolique et une période de grâce de 10 ans, la concession d'un terrain pour l'édification d'un centre d'entraînement qui sera, à son tour, financé sur les derniers publics à hauteur de 80%. Des bus seront gracieusement offerts à chaque club pour faciliter ses déplacements à l'intérieur du pays avec, en bonus, une réduction de 50% sur les vols d'Air Algérie.Evidemment, une telle générosité ne se décline pas. Tous les concernés ont parfaitement compris l'importance de cette opportunité pour s'inscrire définitivement dans la modernité. Les modalités élaborées par la tutelle sont à ce propos très claires. La formation de la relève, la transparence dans la gestion, le fair-play et la lutte contre la violence dans les stades, sont autant de paramètres exigés des candidats au professionnalisme. Pour que le football ne serve plus à blanchir des fonds douteux, des mécanismes très stricts ont été mis en place pour garantir la traçabilité des ressources financières. Dans son chapitre relatif aux obligations en matière financière et comptable, le cahier des charges insiste particulièrement sur le règlement de toutes les opérations financières par chèque ou virement bancaire. Le directeur financier et le comptable du club sont tenus, dorénavant, de justifier l'origine des fonds et leur destination finale, et des bilans doivent être périodiquement soumis aux services du fisc et à la tutelle.En gros, la réglementation impose à toutes les formations professionnelles de moderniser leur management. La finance, la comptabilité, la communication, le marketing, la sécurité, la médecine sportive et le patrimoine sont autant de portefeuilles qui doivent, désormais, échoir à des compétences dûment diplômées. Pour faciliter la transition, l'Etat prévoit aussi plusieurs mesures de soutien dont de substantiels allégements fiscaux sur les salaires des joueurs et des encadreurs. Egalement, afin d'aider à la formation des jeunes talents, l'Etat s'est engagé à payer les salaires des formateurs et à prendre en charge les frais de participation, y compris le transport et l'hébergement, de ces petites catégories.A terme, on veut mettre en place un système harmonieux qui serait en mesure de produire des valeurs saines et une bonne élite nationale qui assurerait au pays une meilleure présence sur les scènes continentale et internationale. Un objectif sur lequel s'accordent tous les acteurs. Les pouvoirs publics ont mis tout le paquet pour atteindre cet objectif et soustraire le foot aux trabendistes. Le professionnalisme, comme il est défini dans ce cas, n'est pas fait pour brader les clubs au profit d'occultes nouveaux parvenus. Au moins pour les cinq prochaines années, la compétence et les idées novatrices primeront toujours dans le choix des hommes, car l'Etat restera encore le principal débiteur. K. A.