Une autre image, un autre sourire de la presse algérienne n'est plus. Ali Younsi, jeune journaliste de 35 ans, a été surpris, mercredi dans la soirée, par la Faucheuse qui l'attendait au détour d'un virage près d'Amizour. Elle l'avait empêché de rejoindre les siens, peu avant une heure du matin, puisqu'il était précipité, lui et sa voiture, dans un ravin. Son corps sans vie ne sera découvert que dans la matinée de jeudi. Affable, toujours souriant, Ali Younsi était plus qu'un journaliste : il était le modèle d'un homme, l'exemple d'un être plein d'humanisme. Il a fait une grande carrière pour quelqu'un de son âge. Entamant sa carrière dans un hebdomadaire, avant d'atterrir au quotidien El Massa en 2000, ce fils de Fennaïa-Ilmaten, près d'El Kseur a fait l'unanimité autour de lui : serviable, généreux et amoureux des autres. Il était bon, ce jeune homme au sourire presque intarissable. Jamais, de mémoire de journaliste, on a entendu quelqu'un dire du mal de lui. Ni sur le plan professionnel, encore moins sur le plan humain. En effet, il est difficile d'écrire sur un homme, un ami disparu. Les collègues de la rédaction, tout comme beaucoup d'autres collègues des autres rédactions algéroises qui l'ont côtoyé, ont eu du mal à saisir leur clavier et mettre les mots qu'il faut - est-ce possible ? - pour faire ses adieux à notre collègue. Des circonstances de deuil, de compassion et de douleur peuvent pourtant servir de déclic ! Mais que peut-on dire de plus quand le choc vous prend, que l'émotion vous étrangle et vous lie les mains, le cerveau et le reste du corps ? «C'était un ange», «il était l'ami de tous». Les qualificatifs sont intarissables pour raconter ce qu'était Ali Younsi. Les collègues et les amis n'ont pas trouvé les mots justes. Difficile d'en faire autant pour de nombreux amis qui l'ont rencontré le jour de son décès. Mais que dire alors de sa jeune épouse - ils étaient mariés depuis peu - et de sa maman qui aimait en lui non seulement le fils cadet, mais également le confident ? Elle sera inconsolable comme toutes les mères qui ont perdu un fils. Elle le sera davantage lors de la cueillette des olives ! En effet, il avait toujours pris ses congés pour aller aider sa maman dans cette pénible, mais ô combien passionnante cueillette des olives.Ta vie a été courte, Ali. Ton nom est grand. Ton souvenir restera plus que jamais marqué dans nos mémoires, dans nos cœurs. Repose en paix. A. B.