Photo : Sahel Par Samir Azzoug Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a annoncé hier, en ouverture des travaux de deux journées nationales consacrées à «l'emploi et TIC, l'émergence de nouveaux métiers», tenues au Cercle militaire de Beni Messous, que de nouvelles mesures sur les règles de fonctionnement du marché des TIC seront soumises au gouvernement. Entre autres objectifs, les nouvelles décisions visent à «obliger» les opérateurs et équipementiers à investir durablement dans le pays. «Jusque-là, l'Algérie a beaucoup investi et continuera de le faire durant le plan quinquennal en cours. Nous considérons qu'il est anormal que l'Etat continue à investir pour créer un marché au profit des constructeurs qui se contentent de fournir des équipements fabriqués ailleurs sans transfert de technologie, ni création d'emplois locaux», déclare M. Benhamadi qui dit attendre de ces opérateurs et équipementiers «de se comporter en véritables partenaires et entreprises citoyennes». Lors d'un point de presse en marge des travaux, le ministre se fera plus insistant en décrétant : «Celui qui n'investit pas n'aura pas le droit au financement public.» Il motive sa phrase par le constat fait, révélant que le plus gros donneur d'offres en Algérie est l'administration, que ce soit pour les équipementiers, les éditeurs de logiciels ou pour les opérateurs téléphoniques, sans retombées réelles sur l'économie nationale. «Nous voulons les inviter à s'impliquer davantage dans l'économie nationale à travers l'installation d'usines, le transfert de savoir-faire et la formation», lance-t-il. Concernant les journées de travail sur l'emploi et les TIC, le ministre explique qu'elles seront sanctionnées par des recommandations que le département ministériel «est déterminé à traduire sur le terrain à la faveur de l'action de mutualisation des efforts et des moyens avec différents secteurs». Il rappellera le programme e-Algérie qui doit créer 100 000 emplois directs et 300 000 indirects dans l'économie numérique et les rapports établis par le ministère avec des secteurs régis par des conventions-cadres en assurant un financement puisé du Fonds d'appropriation des usages et de développement des TIC (Faudtic). Ce Fonds de 7 milliards de dinars, qui sera alimenté par des taxes parafiscales, a pour rôle de soutenir la stratégie e-Algérie en soutenant les projets et actions en faveur de la création d'un tissu de microentreprises dans le domaine. Un appel à manifestation d'intérêt pour recueillir auprès des porteurs de projets, qui le souhaiteront, des initiatives à fortes retombées est mis en valeur. Un comité constitué d'experts a la charge de finaliser l'appel qui sera rendu public d'ici le mois de juin, assure M. Benhamadi. Présent lors de l'ouverture de ces journées de travail, le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, après avoir longuement disserté sur les différents programmes mis en place par l'Etat en faveur de la lutte contre le chômage et de la création d'emplois, insiste sur l'importance du volet économique et des mesures prises pour la relance de l'investissement. Tayeb Louh fera savoir que l'Agence nationale de l'emploi a enregistré, pour l'année 2010, 341 764 demandes d'emploi, avec 220 205 émanant d'universitaires, dont 18 dans le domaine des TIC et 121 599 issus de la formation professionnelle, dont 25% dans les TIC. L'Anem a placé 177 050 personnes, soit 12%, dans le secteur des technologies de l'information et de la communication. S. A. Projet de décret pour les 100 locaux par commune Le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale informe, en marge des journées de travail sur l'emploi et les TIC, que, lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de l'Intérieur a soumis un projet de décret exécutif concernant l'attribution des 100 locaux par commune. Tayeb Louh explique que ces derniers seront distribués prioritairement aux détenteurs de projets créateurs de postes d'emploi, particulièrement ceux ayant déposé leur dossier auprès des structures d'aide à la création d'entreprises comme l'Ansej. Accessoirement, en application des décisions émises lors du Conseil des ministres du 22 février 2011, en cas de non-attribution, les locaux pourraient être dévolus pour des activités commerciales.