Aujourd'hui, 11 septembre 2008, les Etats-Unis d'Amérique, et le monde entier avec, vont célébrer le septième anniversaire des terribles attentats du World Trade Center. Cette nouvelle célébration, devenue classique avec le passage des années, va charrier avec elle de vieilles questions et réveillera, certainement, de vieux démons. Il se trouve toujours des hommes et des femmes, Américains ou pas, qui se posent et se poseront l'éternelle question de savoir si les attentats n'ont pas été commandités par les services américains pour légitimer leur intervention en Afghanistan d'abord, et en Irak par la suite, pour gagner le maximum de pays à la sempiternelle thèse de la «lutte antiterroriste» qui a conduit carrément à la création d'un front mondial. Cela a légitimé, pas seulement une quelconque intervention armée, mais aussi des excès dans plusieurs régions du monde. Les vieux démons, eux, sont constitués, en grande partie, de cette frange de citoyens américains dont on ne parle pratiquement plus. Ces oubliés d'une politique qui ne fait pas tellement honneur au mythe du rêve américain. Eux, ce sont les blessés et les victimes des attentats du 11 septembre, dont on ne connaît pas, au jour d'aujourd'hui, le nombre exact.Mais au-delà des Etats-Unis, les attentats du 11 septembre ont créé une sorte de synergie mondiale de lutte contre le plus grand ennemi de l'humanité de ce siècle qui vient de naître. Jusqu'à cette date de septembre 2001, peu de pays, y compris les puissances occidentales qui arboraient le prétexte démocratique comme airbag à leurs agissements, ne croyaient pas trop à cette nouvelle menace. Plusieurs pays, à l'image de l'Angleterre par exemple, considéraient que ce qui se passait alors en Algérie n'était autre qu'une lutte interne entre un pouvoir et des «insurgés». Sauf que cette date a tout changé, y compris à l'intérieur des Etats-Unis. Le monde entier s'est mobilisé contre le terrorisme. Mais un paradoxe est né. En même temps que le mythe de l'invincibilité de l'Amérique est tombé, l'Oncle Sam est devenu plus redoutable malgré les quelques déconvenues, notamment en Irak et celle en cours en Afghanistan. Presque aucun pays -hormis l'obstination de la Russie à sauvegarder son périmètre traditionnel déjà englouti en grande partie par l'OTAN- ne peut dire non à une éventuelle sollicitation de Washington, soit pour aider les marines à mener une guerre (comme en Irak) soit pour la construction d'une base militaire (ou logistique, c'est selon). L'Algérie, qui a longuement souffert, seule, du terrorisme, a été de ces pays qui ont accepté de servir cette lutte mondiale contre le terrorisme. Mais elle a refusé la construction, dans le Sud, d'une base militaire. Seulement, sept ans après le 11 septembre, le terrorisme est-il réellement fini, malgré son affaiblissement ? Rien n'est moins sûr. Et la lutte risque d'être encore plus longue qu'on ne l'a prévue. A. B.