Un terrorisme endémique menace les royaumes d'Arabie et du Maroc. A qui appartiennent ces groupes «islamistes» tellement «fous de Dieu» qui tuent à deux pas des lieux sacrés? Tous les réseaux dormants de l'Arabie Saoudite sont subitement et simultanément sortis de leur hibernation pour entrer dans une phase d'activité d'une rare férocité. Désormais, un terrorisme islamiste endémique se trouve aux portes de La Mecque. Pourquoi rien n'a-t-il pu être fait avant ces attentats, pourtant la plupart des services de renseignements actifs dans la région, notamment, américains, annonçaient cette vague d'attentats meurtriers? Autant de questions qui hantent les esprits à chaque détonation. Dans le collimateur du Pentagone, depuis les attentats contre les World-Trade Center, Al Saoud sont désormais dans la tourmente terroriste. La même qu'ils sont accusés d'avoir financée. Le casting-même des chefs d'Al Qaîda et les auteurs des attentats du 11 septembre, n'était-ce pas une manière des plus efficaces d'embarrasser Al Saoud. Certains analystes européens sont allés plus loin à l'opposé des thèses américaines, en indiquant que si les USA ne sont pas directement impliqués dans cette vague d'attentats ils en seront les premiers bénéficiaires à moyen ou à long terme. L'attentat contre le destroyer, le navire de guerre américain, avant cela le spectaculaire attentat contre le centre de résidence pour soldats américains à Riyad sont des signaux qui ont précédé la guerre contre l'Irak. Cette dernière n'a fait que marquer l'enclenchement d'une nouvelle étape. «C'est plus qu'un enjeu démocratique, c'est une histoire d'une refonte radicale de la carte du Moyen-Orient», ont estimé des universitaires américains. Les services de renseignements du monde entier se penchent, avec attention, sur la cascade d'attentats perpétrés à Riyad. L'imminence d'une autre vague n'est pas écartée. Les Américains recommandent à leurs ressortissants résidant dans région de rester chez eux, alors que les autres capitales recommandent aux leurs de quitter le territoire s'ils n'ont rien à faire. L'indice des attentats est depuis celui de Riyad, au rouge. Ceux qui se présentent comme les meilleurs connaisseurs du terrorisme en Arabie Saoudite, à savoir la CIA, jurent par tous les saints du Pentagone qu'il s'agit des réseaux d'Al Qaîda, d'Oussama Ben Laden. D'autres services, selon des publications et témoignages, se montrent plus réalistes en indiquant que compte tenu de l'importance du royaume et sa richesse, les intérêts sont multiples, les intéressés aussi, donc les groupes terroristes ne peuvent être que le reflet de la réalité politique interne et externe. C'est à peine si on ne dit pas que chacun a son groupe terroriste avec des profils opérationnels bien distincts. Des attentats meurtriers en cascade tombent sur la capitale de l'Arabie Saoudite, le premier pays accusé par la CIA d'avoir financé les groupes terroristes, en particulier Al Qaîda. Enchaînement prévisible. Les espions du monde entier, surtout les Américains, avaient prédit cette escalade, depuis les attentats du 11 septembre 2001 pointant du doigt le régime saoudien sur la question du financement du terrorisme en Afghanistan et ses redoutables Talibans. Les mêmes que la CIA reconnaît ouvertement avoir comploté contre le communisme de l'Union soviétique. La majorité était originaire d'une seule province, l'Asir, dans le sud-ouest du pays. Avant de rejoindre Al Qaîda. Hamza Al-Ghamidi, par exemple, détourna l'avion qui heurta la tour sud du World Trade Center. Hani Hajour, lui, était aux commandes de l'appareil qui s'est écrasé sur le Pentagone; il était âgé de 29 ans. Des centaines de Saoudiens ont le même dénominateur commun, il se sont presque tous battus en Afghanistan, aux côtés des Talibans. Et plus d'un tiers des prisonniers islamistes détenus dans le camp américain de Guantanamo, sont d'origine saoudienne. Le plus frappant aussi c'est qu'ils sont tous passés par l'Europe ou par les Etats-Unis avant de devenir célèbres.