Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et l'envoyé spécial du président malien, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubeye Maïga, ont coprésidé une séance de travail hier à Alger. La réunion s'est déroulée à la résidence d'Etat Djenane El-Mithak en présence du ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, et des membres des délégations des deux pays, a rapporté l'agence APS. Cette réunion, dans le sillage de la visite en Algérie du chef de la diplomatie malienne, intervient dans un contexte marqué par les graves menaces sur la stabilité de la région du Sahel que fait peser Al Qaïda, auquel le conflit libyen semble donner des ailes, eu égard surtout à la prolifération des armes provenant de Libye. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui a fait part des inquiétudes d'Alger au sujet des conséquences attendues sur la situation sécuritaire, non seulement des pays voisins de la Libye, mais aussi de toute la région, a, lors d'une récente sortie médiatique, évoqué dans ce contexte la volonté de coordination avec les pays du Sahel, dans le cadre des mécanismes déjà mis en place, en vue de faire face à la menace. Aussi, lors de son arrivée à Alger peu auparavant, M. Maïga avait déclaré à la presse être porteur d'un message du président malien, Amadou Toumani Touré, au président de la République Abdelaziz Bouteflika, contenant une «analyse de la situation régionale et comment nous voyons l'évolution et le renforcement de nos relations bilatérales dans un contexte extrêmement perturbé où toutes les menaces auxquelles nous étions confrontés se retrouvent amplifiées». Il avait estimé, à cet égard, que la situation sécuritaire dans la région du Sahel «demeure grave et préoccupante et nécessite que nous conjuguions encore plus nos efforts pour pouvoir trouver les réponses les plus adéquates». M. Maïga avait souligné, dans ce contexte, que sa visite à Alger s'inscrivait dans l'objectif «d'instaurer une sécurité immédiate dans la région, mais aussi une stabilité plus globale et plus durable». Cela a lieu au moment où Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a diffusé une vidéo de trois minutes et trente-six secondes montrant successivement des photos des quatre otages français enlevés il y a plus de sept mois au Niger «suppliant» Nicolas Sarkozy de retirer les troupes françaises d'Afghanistan, comme exigé par les groupes terroristes affiliés à Ben Laden. Une source proche de la médiation en cours avait répété, dans un passé récent, qu'Aqmi exigeait le départ des soldats français d'Afghanistan en plus d'une demande de rançon de 90 millions d'euros formulée en mars dernier. Mais Paris a rejeté cette demande contenue dans ce message d'Aqmi, jugé menaçant à l'égard des otages sur lesquels pèse le risque de subir le sort de l'otage britannique Edwin Dyer, exécuté en 2009, et du Français Michel Germaneau, donné pour tué en juillet 2010, mais dont le corps n'a jamais été retrouvé. A. R.