Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Suite à l'annonce par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural de la prévision d'une récolte faible d'orge pour la campagne 2011, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) s'est vite préparé pour la circonstance. L'OAIC a commencé, en effet, à prospecter le marché des céréales secondaires en vue d'importer de l'orge. Selon Nouredine Kehal, directeur de l'OAIC repris par l'APS, l'Office compte passer commande d'au moins 50 000 tonnes d'orge. Il a indiqué que ce recours à l'importation est nécessaire afin de répondre à la forte demande des éleveurs d'ovins de la steppe suite à la sécheresse exceptionnelle qui a frappé cette zone agro-pastorale en 2010, et ce, jusqu'à avril 2011. «Une sécheresse qui a privé le cheptel de pâturage et, du coup, a contraint l'OAIC de tripler ses approvisionnements en orge pour les éleveurs de cette région connue pour sa vocation majeure et unique : l'élevage ovin», a expliqué M. Kehal. Il a aussi rappelé que l'Office distribue entre 2 et 3,5 millions de quintaux d'orge par année sans sécheresse, mais de 2010 jusqu'à fin avril 2011, l'OAIC a procédé à la livraison de 10 millions de quintaux, dont plus de 3 pour la seule période de janvier à avril 2011. Le DG a aussi indiqué : «Nous venons de sortir d'une campagne de pâturage des plus sèches depuis 1962. Donc, il fallait sauver ce troupeau», non sans souligner au passage : «Cette situation avait été gérée par la mise à la disposition des éleveurs des quantités d'orge supérieures à ce qui se fait d'habitude.» Et de poursuivre : «Quelque 22 millions de têtes d'ovins ont été ainsi sauvées grâce à un programme de régulation mis en place par l'OAIC, la seule entité à approvisionner les éleveurs en orge.» A propos de ces prévisions d'importation anticipée, M. Kehal a indiqué : «A partir du moment que les perspectives haussières des prix sur le marché international se confirment de plus en plus en raison de la sécheresse qui a affecté l'Ukraine, premier exportateur mondial d'orge, nous avons décidé d'agir au plus vite, c'est-à-dire à procéder dès maintenant à conclure des contrats d'achat avant que les prix flambent.» Toujours pour expliquer le pourquoi de cette anticipation, le DG a fait remarquer «Gérer, c'est prévoir, prévoir, c'est anticiper.» Il a enfin assuré que l'Algérie «dispose encore de quantités suffisantes pour couvrir les besoins du marché national pour plusieurs mois». Rappelons que durant la campagne agricole 2008-2009, l'Algérie a produit quelque 61 millions de quintaux de céréales dont 24 d'orge, 24,3 de blé dur et 11,3 de blé tendre. Le ministère de l'Agriculture avait annoncé, à l'époque, que grâce à cette production record, l'Algérie avait constitué des stocks d'orge pour trois années et en avait même exporté en 2009 environ 11 000 tonnes. La production céréalière de l'Algérie a baissé en 2009-2010 à près de 46 millions de quintaux.