Photo : Riad Par Salah Benreguia Après une suspension de plusieurs mois, la quasi-totalité des transformateurs des céréales ont repris leurs enlèvements de blé dur auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). «90% des transformateurs ont repris leurs enlèvements de blé dur chez l'office», a précisé le directeur général de l'OAIC cité hier par l'APS. M. Noureddine Kehal a ajouté que, sur les 147 industriels clients de l'OAIC, une dizaine seulement ne s'y est toujours pas approvisionnée. Suite à une production nationale record de la campagne 2008-2009, cet organisme avait avisé en mars dernier les transformateurs de céréales qu'ils avaient jusqu'au 1er juin en cours pour reprendre leurs approvisionnements en blé dur national sous peine d'être exclus des prestations de l'office en cas de renchérissement des prix mondiaux de ce blé. «Pour les transformateurs qui n'ont toujours pas procédé à l'enlèvement de leur quota, les quantités qu'ils devaient enlever seront cédées aux entreprises régionales des industries alimentaires et dérivés (ERIAD)», a également souligné la même source. Interrogé si la reprise des enlèvements par la plupart des transformateurs signifiait systématiquement qu'ils avaient cessé toute importation, le directeur général de l'OAIC répond qu'aucune loi ne leur interdit d'importer mais que cela «doit se faire dans un cadre organisé». Cette question sera, d'ailleurs, l'un des points abordés prochainement lors de la première réunion du Comité interprofessionnel des céréales (CIC) qui sera installé incessamment, pour discuter de la politique de régulation du marché national des céréales, a-t-il fait savoir. Ce comité se compose notamment des céréaliculteurs, transformateurs, de l'OAIC, ainsi que des ministères de l'Agriculture et du Développement rural, des Finances, des Ressources en eau et du Commerce. «Dans cet espace de concertation, nous allons discuter et régler définitivement ces problèmes d'approvisionnement du marché et des quotas», explique-t-il, ajoutant que «les professionnels composant ce comité devraient sortir également avec des décisions concernant la régulation des importations». «Nous n'allons pas interdire les importations, mais celles-ci doivent se faire dans un cadre organisé pour éviter les surcoûts», a ajouté plus loin M Kehal. Par ailleurs, il est utile de rappeler que l'OAIC, qui assure 90% des besoins du marché national en céréales, n'a pas importé d'orge et de blé dur depuis avril 2009, suite à la bonne production de la campagne précédente (61,2 millions de quintaux, toutes céréales confondues). Ce qui s'est d'ailleurs traduit par une baisse considérable au niveau des ventes depuis octobre de l'exercice écoulé, due notamment au retrait des transformateurs, lesquels préféraient recourir aux importations à la faveur de la chute des cours mondiaux de cette céréale sur les marchés internationaux.