Photo : Riad Par Ali Boukhlef Les journalistes algériens n'ont pas laissé filer la journée mondiale dédiée à la corporation. Ils étaient nombreux à se rassembler, hier matin, à la place de la Liberté de la presse, à Alger, pour réitérer leur appel à la «dignité des journalistes algériens». Les professionnels présents ont brandi des banderoles appelant non seulement à la révision du code de l'information, mais également à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes.Dans un communiqué lu à cette occasion, repris par l'APS, les animateurs de cette initiative ont estimé que la plate-forme élaborée par leur mouvement a réussi à mobiliser une partie «non négligeable» des membres de la profession soucieux de leur devenir. Les promoteurs de l'initiative réclament, notamment la création d'un haut conseil de l'information, l'adoption d'une grille des salaires nationale «digne du métier de journaliste», la réactivation du Conseil de l'éthique et de la déontologie, ainsi que l'ouverture d'un «débat officiel» avec la presse algérienne. «Le journaliste est aujourd'hui victime de l'absence de structures de régulation et de promotion du métier», indique le communiqué à propos de la situation de la presse nationale que les animateurs de l'initiative ont qualifiée d'«anarchique». Ils ont estimé, en outre, que «les récentes décisions de l'Etat visant à organiser le secteur de la presse (...), ne sont qu'un premier pas dans la longue marche qui attend les journalistes pour la réhabilitation de la profession».Un groupe de journalistes, regroupant des professionnels de plusieurs médias publics et privés, s'est constitué récemment dans ce qui est appelé «l'initiative nationale pour la dignité du journaliste». Une plate-forme de revendications a été élaborée et adressée aux autorités de l'Etat. Six groupes de réflexion, travaillant autour de dossiers tels que le code de l'information, la carte nationale d'identité de la presse, ainsi que le statut du journaliste, ont été mis en place la semaine dernière. Hier, pour rendre hommage à leurs aînés, les journalistes rassemblés à la place de la Liberté de la presse ont déposé des gerbes de fleurs devant le monument qui comporte la liste des journalistes assassinés durant les années 1990. Tout un symbole pour une profession qui ne trouve toujours pas ses marques.