Quelque 200 journalistes relevant de l'ensemble de secteurs et organes de la presse ont observé, hier, un rassemblement, à la Place de la Liberté de la presse à Alger, à l'appel de l'Initiative nationale pour la dignité de la presse. L'action se veut, selon les journalistes présents, un appel aux autorités afin de remédier à la situation de la profession de la presse, jugée déplorable au pays. Des slogans reflétant les doléances de la corporation sont brandis : «Journalistes à la recherche de statut», «Le droit à l'information commence par les droits des hommes de l'information» ou encore «Pour la dignité du journaliste algérien». Le lieu et l'occasion choisis par les journalistes ne sont pas fortuits. «Nous avons décidé, après moult concertations, d'organiser notre action protestataire aujourd'hui 3 mai, synonyme de célébration de la Journée internationale de la presse, dans cette place qui symbolise l'occasion», s'accordent à dire les manifestants. Des photographes de presse, jeunes et anciens journalistes, étaient sur les lieux tôt dans la matinée. A l'exception de la directrice du quotidien arabophone El Fedjr, Hadda Hezzam, les directeurs des autres organes ont brillé par leur absence. Chose qui n'est pas passée inaperçue et a suscité l'indignation de journalistes présents d'ailleurs. «Ils étaient aussi des journalistes, pourquoi ne sont-ils pas là ?», font remarquer quelques journalistes pendant que d'autres affirment que «les problèmes des journalistes sont avec les directeurs et non avec les autorités. Celles-ci doivent justement intervenir pour l'organisation». Dans la déclaration adoptée à l'unanimité, on peut lire que «le mouvement de revendications socioprofessionnelles lancé par les journalistes algériens, regroupés dans l'Initiative nationale pour la dignité de la presse, a abouti à une conviction partagée par l'ensemble de la famille de la presse en Algérie. Cette conviction fait que la profession de la presse se caractérise par une anarchie généralisée et déviée de sa vocation et ses objectifs nobles. Cette situation a fait du journaliste une victime et à la fois otage de l'absence d'institution de régulation pour la promotion de la pratique journalistique, de sa modernisation et son adaptation sur tous les plans socioprofessionnels». Après s'être inclinés à la mémoire des confères et consœurs «perdus dans des moments tragiques», les journalistes ont réitéré leur détermination de poursuivre la mission, mobiliser toutes les énergies du secteur pour promouvoir la profession et assurer un meilleur cadre de travail au journaliste. Pour ce qui est des dernières mesures de réformes annoncées par les pouvoirs publics, l'Initiative pour la dignité de la presse relève que «les réformes annoncées ne sont qu'un premier pas dans un long processus pour redorer le blason à la profession de la presse».