Les journalistes ont entériné 12 revendications ayant trait essentiellement à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles. A l'instar des autres catégories sociales, les journalistes algériens ne comptent pas rester en marge du mouvement politique et social qui agite le pays. Ainsi, après avoir lancé «l'initiative pour la dignité du journaliste», près d'une centaine de journalistes ont adopté, hier, une plateforme de revendications, lors d'une assemblée générale, la troisième du genre, tenue à la maison de la presse Tahar Djaout. Au terme d'un débat très animé, les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, publique et privée, ont entériné 12 revendications ayant trait essentiellement à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles «dignes du métier du journaliste» et à mettre de l'ordre dans une corporation marquée par l'anarchie paralysante. Il s'agit entre autres de «la réactivation du Conseil supérieur à l'information, la relance du Conseil de l'éthique et de la déontologie doté de vrais prérogatives, abrogation de la criminalisation du délit de presse contenu dans le code pénal, la mise en application de la loi d'avril 1990 et la délivrance d'une carte de presse nationale». Au chapitre des revendications d'ordre social, les journalistes ont exigé «la promulgation d'un statut particulier pour les journalistes, l'adoption d'une grille des salaires nationale spécifique aux journalistes, l'élaboration des conventions de branches spécifiques et enfin la mise en place d'un cadre juridique pouvant permettre la création d'un fonds des œuvres sociales». A cet effet, les journalistes ont appelé le gouvernement à «ouvrir un débat dans les plus brefs délais avec les journalistes sur la situation et les conditions d'exercice du métier». A l'issue de leur réunion, un comité composé d'une dizaine de journalistes a été chargé de transmettre la plateforme de revendications à la présidence de la République, au Premier ministère et au ministère de la Communication. En attendant la réponse des pouvoirs publics, les journalistes, qui expriment un besoin pressant de s'organiser et de mobiliser le plus largement possible, ont retenu le principe d'une «grève d'écriture suivi d'un rassemblement à la place de la Liberté de la presse à Alger», le 3 mai prochain, qui coïncide avec la Journée internationale pour la liberté de la presse, pour s'élever contre «des conditions sociales intenables». Par ailleurs, les journalistes des médias publics (télévision et radio) n'ont pas manqué de soulever «la question de la liberté» au sein de leur rédaction et la nécessité d'ouvrir les médias gouvernementaux au libre débat. «On ne peut pas faire l'impasse sur notre bataille sur la question de l'ouverture des médias publics si nous voulons vraiment faire aboutir nos revendications», a souligné une journaliste de l'Unique.Une autre, de la même structure, s'est indignée du fait que l'ENTV «ne daigne même pas couvrir les actions de protestation des journalistes, contrairement aux chaînes de télévision étrangères». D'autres encore, du secteur public, ont dénoncé les pressions qu'ils subissent en raison de leur engagement, a fait savoir un journaliste de la Radio Chaîne III. D'où la nécessité justement de rester vigilants et mobilisés, ont-ils préconisé.