De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Devant une assistance nombreuse composée essentiellement de militants de son parti de la wilaya de Bouira, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a indiqué que l'Algérie est actuellement à la croisée des chemins ; soit le pays va amorcer un changement pacifique basé sur un dialogue politique ouvert, qui permettra «le retour du pouvoir au peuple, et non de soumettre le peuple au pouvoir», soit la situation va s'enliser dans les troubles et les révoltes à l'instar de celles enregistrées dans les pays du Maghreb et qui peuvent reconduire à la tragédie déjà vécue par les Algériens durant les années 90. Cette rencontre avec les partisans du FNA au Théâtre communal de Bouira a été programmée dans le but de restructurer le parti au niveau de la région. Par ailleurs, dans son intervention, le président du FNA a reconnu que des responsables au sommet du pouvoir essayent d'être à l'écoute de la colère de la rue, mais jusqu'à maintenant, aucun élément ne met en avant la volonté de ce même pouvoir à enclencher un véritable changement. Moussa Touati a ajouté que son parti a acquis le statut d'une force de propositions : «Au FNA, nous voulons sortir de la situation que vit l'Algérie à moindre coût.» Et, dans le même temps, il a critiqué la commission chargée de préparer la révision de la Constitution installée par le président de la République : «C'est une commission fermée et ne travaille pas dans l'intérêt du peuple.» D'autre part, après avoir dressé un tableau noir sur les réformes préconisées, ainsi que les dispositions prises en direction des jeunes sans emploi, l'orateur a déclaré à ses militants que l'idéal du FNA, c'est de revoir tous les concepts fondateurs de l'Etat algérien depuis l'indépendance et de les rendre conformes aux valeurs portées par la révolution. Le même responsable a parlé aussi du désarroi des jeunes à s'insérer dans le monde du travail et des entreprises publiques qui sont fermées au niveau des wilayas, alors que les investisseurs privés bénéficient de facilités de la part de l'Administration. Selon Moussa Touati, les mesures prises dans le but d'absorber la colère du peuple sont destinées à «leurrer le peuple et non à réhabiliter sa souveraineté».