La crise en Libye est indubitablement dans l'impasse. Les bombardements de l'Otan ne semblent pas affaiblir le régime libyen. Tripoli réagit en dénonçant un «siège» maritime de l'Otan après la destruction de huit navires dans plusieurs ports du pays par des frappes de l'Otan. Les huit navires détruits appartiennent aux gardes-côtes libyens. L'Otan a bombardé ces derniers jours plusieurs centres de commandement à Tripoli dans une tentative d'affaiblir davantage les troupes libyennes.L'Union africaine (UA), qui manifeste de plus en plus ouvertement ses réserves à l'égard des opérations de l'Otan sur le sol libyen, a annoncé de son côté qu'elle tiendrait un sommet extraordinaire consacré en particulier à la tragédie, les 25 et 26 mai à Addis Abeba. Tripoli avait sollicité ce sommet en avril dernier afin de trouver une solution africaine à la crise. L'évolution de cette dernière complique davantage la situation. «Nous voyons que la résolution 1973 de l'ONU qui concernait l'humanitaire, qui est basée sur la responsabilité de protéger (les populations civiles), est pratiquement déjà violée dans l'esprit et la lettre», a affirmé le président de la Commission de l'UA, Jean Ping. L'UA avait engagé une médiation autour d'une «feuille de route» acceptée par Kadhafi mais promptement rejetée par les insurgés, qui réclament le départ pur et simple du dirigeant en préalable à toute discussion. Les raids continus de l'Otan auraient permis de stabiliser la ligne de démarcation sur le front Est, entre Brega et Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi. Et desserrer l'étau autour de Misrata, grande ville assiégée à 200 km à l'est de Tripoli. Washington a jugé «légitime et crédible» le Conseil national de transition (CNT), l'instance dirigeante de l'insurrection libyenne, tout en s'abstenant toutefois de le reconnaître diplomatiquement, comme l'ont fait en revanche la France, l'Italie, la Gambie et le Qatar.Cependant, le président américain Barack Obama a demandé aux élus du Congrès leur soutien pour la poursuite des opérations militaires en Libye, alors que le délai légal de 60 jours sans autorisation parlementaire a été atteint vendredi dernier. Mais la Maison Blanche précise que le rôle de soutien des forces américaines à l'intervention de l'Otan ne nécessite pas une déclaration de guerre formelle de la part du Congrès, comme le réclame la Constitution. Elle ajoute que la nature de l'implication américaine dans le conflit en Libye ne correspond pas au type d'intervention décrit dans la loi de 1973 intitulée «Loi sur les pouvoirs de guerre» (War power act). Sur un autre registre, à Benghazi, quatre employés français d'une société privée de sécurité détenus depuis le 11 mai dernier après une arrestation qui s'est soldée par la mort de leur patron, ont été libérés et reconduits en Egypte. Les français étaient soupçonnés d'espionnage au profit de Kadhafi. M. B./ agences