Le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika a noté, lors de l'audition du ministre de la Santé, les progrès enregistrés dans le secteur relevant de ses prérogatives. Néanmoins, «ces progrès ne doivent pas nous faire perdre de vue la nécessité d'améliorer les prestations au profit des citoyens pour qu'elles soient réellement au niveau des efforts investis par l'Etat et, donc, par la collectivité nationale, dans le domaine de la santé», a-t-il souligné. Après avoir écouté l'exposé du docteur Saïd Barkat, le chef de l'Etat a donné des instructions aux départements concernés pour mettre en œuvre un plan de formation capable «de s'adapter aux besoins induits par le développement exceptionnel du réseau infrastructurel et aux différentes échéances du schéma directeur du secteur de la santé, par le biais, notamment, de l'élargissement des terrains de la formation médicale et paramédicale». Dans ce contexte, Bouteflika a demandé de prendre toute les mesures qui s'imposent à même de rapprocher les soins des populations des régions enclavées, y compris pour la maternité. Il s'agit pour le président de la République «de rompre l'isolement de la population en renforçant le réseau des maternités et des centres de soins». Toujours selon lui, il y a lieu aussi «de mieux rentabiliser le réseau de santé publique, notamment au niveau des villes dans le but d'alléger un tant soit peu la pression sur les hôpitaux, notamment la nuit et les jours fériés». Pour le premier magistrat du pays, «la garde médicale doit être instaurée par les polycliniques et certaines salles de soins de même que l'ouverture des services d'urgence dans ces structures, lorsque les conditions techniques le permettent». «L'amélioration de la gestion des hôpitaux doit être prise en compte», a insisté le chef de l'Etat, l'objectif étant de rentabiliser les budgets colossaux qui leur sont attribués annuellement pour la prise en charge des citoyens. Par ailleurs, le Président est revenu sur le dossier important de la contractualisation des soins dans les hôpitaux. «J'attends que la contractualisation des soins dans les hôpitaux avec les organismes de Sécurité sociale soit effective au plus tard à la fin de l'année 2009, et les ministres concernés doivent assumer leurs responsabilités en la matière», a-t-il déclaré. Cette contractualisation, et toujours selon lui, «permettra aux assurés de ne payer qu'une partie des frais médicaux dans les hôpitaux, l'autre partie étant couverte par la caisse de Sécurité sociale, selon une nomenclature définie des soins». Tout en signalant que l'Etat encouragera toujours le développement du secteur privé de la santé au côté du secteur public, qui restera dominant, le Président a signalé que «les relations entre les secteurs public et privé doivent être impérativement régies par la transparence conformément aux lois de la République». Il appellera au respect strict des règles d'éthique et de déontologie dans les activités privées. Sur les soins spécialisés, Bouteflika a donné orientation pour «le renforcement des soins de haut niveau», et insisté sur la nécessité «de promouvoir l'utilisation et la production du médicament générique en veillant au respect des normes universelles dans ce domaine». Bouteflika n'a pas manqué d'instruire le gouvernement à même «de garantir l'accès de tous les citoyens au médicament et préserver la bonne santé financière de la caisse de Sécurité sociale». Et d'instruire également le ministre chargé de la Sécurité sociale «pour améliorer toujours davantage le fonctionnement et les revenus de la Caisse nationale d'assurance sociale.» B. A.