C'est une affaire qui n'a pas manqué de semer la confusion et la crainte parmi les malades diabétiques : depuis quelques temps, des lancettes contrefaites d'autocontrôle de glycémie destinées aux diabétiques importées illégalement, et en toute impunité, étaient vendues dans les officines. Ce produit contrefait est fabriqué en Chine. Sitôt alerté, le ministère de la Santé et de la réforme hospitalière a procédé au retrait immédiat du produit contrefait de toutes les pharmacies du pays.Le produit incriminé dont l'original est fabriqué par les laboratoires Roche ne concerne pas les glucomètres mais uniquement les lancettes (des aiguilles de mesure autocontrôle que le patient utilise tout seul et qu'il achète en pharmacie). C'est ce que nous ont affirmé, hier, le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), l'association des diabétiques de la wilaya d'Alger et les laboratoires Roche Algérie. «La contrefaçon dont il est fait état ne concerne pas les glucomètres, les boites de bandelettes ni le stylo auto piqueur Accu-Chek, mais uniquement les aiguilles qu'on appelle aussi les lancettes», ont tenu à préciser les laboratoires Roche, dans un communiqué parvenu à la Tribune.«Ces lancettes sont vendues indépendamment du glucomètre, des boites de bandelettes et du stylo auto piqueur», expliquent les laboratoires. Ainsi, «la contrefaçon a touché uniquement les boites de lancettes», est-il précisé. Le produit contrefait porte l'appellation Accu Chek Lancets alorque que le produit original des laboratoires Roche porte la dénomination Accu-Chek Softclix. Les boites de lancettes originales portent aussi les mentions suivantes : «Clixmotion», le logo de Roche ainsi que l'adresse de la direction mondiale de Roche –Diabète à Mannheim (Allemagne). Roche affirme avoir informé les autorités de santé algériennes dès qu'il a eu connaissance de la commercialisation de ces lancettes contrefaites qui portent la mention de produit fabriqué en Chine. «Un rapport d'analyse a été établi en interne confirmant qu'en aucun cas ces lancettes ne pouvaient provenir d'un des sites de fabrication des laboratoires Roche», assure le laboratoire, ajoutant avoir «immédiatement saisies et alertées par courrier officiel, le 24 avril dernier, les autorités de santé». Contactés, le Snapo et l'association des diabétiques d'Alger tiennent eux aussi à rassurer les malades, rappelant que le produit objet de contrefaçon concerne les lancettes et non les glucomètres. M. Belambri, président du Snapo, a affirmé qu'une alerte a été lancée à tous les pharmaciens pour le retrait du produit contrefait. Rappelant que Fayçal Ouhada, président de l'association des diabétiques de la wilaya d'Alger, a mis en garde les malades contre l'utilisation des lancettes contrefaites (risque d'infection) et leur demandent de se rapprocher de l'association sise à Belouizdad pour plus d'informations.Une question se pose cependant, comment est-il possible que des produits contrefaits destinés à des malades chroniques atterrissent dans des officines sans passer par des structures de contrôle ? Le ministère de la Santé est appelé à ouvrir une enquête pour situer les responsabilités dans ce crime. A. B.