L'élection présidentielle de la Fifa demain se prépare dans un climat délétère et un contexte hallucinant : l'instance du football mondial, d'ordinaire cible d'attaques extérieures, par les médias britanniques principalement, a cette fois lavé son linge sale en public. La crise que traverse la Fédération internationale de football a connu un nouveau pic dans la nuit de dimanche à lundi, avec une attaque en règle du vice-président de la Fifa, Jack Warner, suspendu depuis dimanche par le comité d'éthique le temps d'une enquête interne sur une fraude électorale présumée. Le président de la Concacaf, qui avait prédit un «tsunami» s'il était mis en cause, a tenu parole, ulcéré de voir le président de la Fifa Joseph Blatter blanchi dimanche dans un volet concernant la même affaire. Dans un communiqué, Warner a affirmé avoir informé le comité d'éthique qu'«à Miami, au Congrès de la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord et centrale), le 3 mai, M. Blatter avait fait un don de un million de dollars (environ 700 000 euros) à la Concacaf». Le Français Valcke, ancien journaliste, jusqu'ici épargné dans la tourmente, est également la cible du Qatari Mohammed Bin Hammam, président de la Confédération asiatique, également suspendu dans cette affaire et qui s'était retiré de la candidature à la présidentielle Fifa avant d'être sanctionné, laissant le champ libre au seul autre candidat, Blatter. «J'avais l'impression que le comité d'éthique de la Fifa était absolument indépendant, mais dans la conférence de presse (qui a suivi dimanche les auditions), nous avons vu que le secrétaire général (Jérôme Valcke) a clairement montré qu'il était celui qui avait de l'influence sur le comité d'éthique», a dénoncé Bin Hammam sur son blog. Bin Hammam et Warner sont accusés d'avoir monnayé des votes de la Confédération des Caraïbes en faveur du premier nommé – quand il était alors candidat – lors d'une réunion à Trinité-et-Tobago, fief du second, début mai.